Page:Plaute - Comédies, traduction Sommer, 1876, tome 2.djvu/158

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THEUROPIDE. Je ne demande pas cela non plus, ma foi. Mais si vous n’êtes pas trop pressé, écoutez-moi.

SIMON. Volontiers.

THEUROPIDE. Vous avez reçu, à ce que je sais, quarante mines de Philolachès.

SIMON. Pas une obole, que je sache.

THEUROPIDE. Mais de son esclave Tranion ?

SIMON. Encore moins.

THEUROPIDE. Qu’il vous a données pour arrhes ?

SIMON. Rêvez-vous ?

THEUROPIDE. Moi ? c’est plutôt vous, si vous croyez eh dissimulant venir à bout d’annuler l’affaire.

SIMON. Quelle affaire ?

THEUROPIDE. Celle que mon fils a faite avec vous pendant mon absence.

SIMON. Lui, une affaire, avec moi, pendant votre absence ! Qu’est-ce donc ? quel jour ?

THEUROPIDE. Je vous dois quatre-vingts mines d’argent.

SIMON. Pas à moi, ma foi. Cependant, si vous me les devez, soit. Il faut tenir à sa parole, n’allez pas vous aviser de nier.

THEUROPIDE. Je ne songe pas à nier la dette, et je payerai. Mais vous, n’allez pas non plus nier que vous ayez reçu d’ici quarante mines.

SIMON. Ah çà, regardez-moi un peu, et répondez-moi. Il m’a dit que vous vouliez marier votre fils, et que pour cela vous aviez l’intention de faire bâtir chez vous.

THEUROPIDE. L’intention de faire bâtir chez moi ?

SIMON. C’est ce qu’il m’a dit.

THEUROPIDE. Ah ! c’en est fait, je meurs, je n’ai plus de voix. C’est fait de moi, voisin, j’expire !

SIMON. Est-ce que ce serait un tour de Tranion ?

THEUROPIDE. Ah ! il a tout mis sens dessus dessous, il nous a joués aujourd’hui, vous et moi, d’une manière indigne.

SIMON. Que dites-vous ?

THEUROPIDE. C’est exactement comme je vous le dis. il nous a joués aujourd’hui, vous et moi, de la façon là plus complète. Mais je vous en prie, aidez-moi, venez à mon secours.

SIMON. Que désirez-vous ?

THEUROPIDE. Accompagnez-moi, de grâce.

SIMON. Soit.

THEUROPIDE. Et prêtez-moi des esclaves et des courroies.

SIMON. Venez les chercher.