Aller au contenu

Page:Plaute - Comédies, traduction Sommer, 1876, tome 2.djvu/283

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


BALLION. Pourquoi pas ?

CALIDORE. Profanateur de tombeaux !

BALLION. Assurément.

CALIDORE. Gibier de potence !

BALLION. Bien touché.

CALIDORE. Spoliateur de tes associés !

BALLION. Je me reconnais là.

PSEUDOLUS. Parricide !

BALLION, à Pseudolus. A ton tour, va !

PSEUDOLUS. Sacrilége !

BALLION. Je l’avoue.

CALIDORE. Parjure !

BALLION. Vous êtes les prophètes du passé.

CALIDORE. Ennemi des lois !

BALLION. A merveille !

PSEUDOLUS. Fléau de la jeunesse !

BALLION. Courage donc !

CALIDORE. Voleur !

BALLION. Bravo !

PSEUDOLUS. Échappé de prison !

BALLION. Oh ! oh !

CALIDORE. Filou des rues !

BALLION. Très-bien !

PSEUDOLUS. Fourbe !

CALIDORE. Sale entremetteur !

PSEUDOLUS. Tas de boue !

BALLION. Les beaux chanteurs !

CALIDORE. Tu as battu ton père et ta mère !

BALLION. Je les ai même tués, pour ne. les pas nourrir. N’est-ce pas bien fait ?

PSEUDOLUS. Nous versons nos invectives dans un tonneau percé : c’est du temps perdu.

BALLION. Ne voulez-vous plus rien me dire ?

CALIDORE. N’as-tu pas de honte ?

BALLION. D’avoir trouvé un amoureux dont la bourse est vide comme une coquille de noix ? Mais vous avez beau m’avoir tous les deux chargé d’injures, si le militaire ne m’apporte pas les cinq mines qu’il me redoit au terme fixé, aujourd’hui même, s’il ne se présente pas, je crois que je pourrai faire mon métier.

CALIDORE. Que veux-tu dire ?

BALLION. Si vous venez avec l’argent, je ne lui tiendrai pas parole. Voilà mon métier. Si j’avais le temps, je causerais encore