Page:Plaute - Comédies, traduction Sommer, 1876, tome 2.djvu/306

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SCÈNE IV. — SIMIA, PSEUDOLUS, PHÉNICIE.


SIMIA, à Phénicie. Ne pleurez pas, vous ne savez pas de quoi il retourne, Phénicie ; mais je vous le ferai savoir bientôt, en vous mettant à table. Je ne vous mène pas à ce Macédonien aux longues dents qui est la cause de vos larmes. Je vous conduis à celui auquel vous désirez par-dessus tout appartenir ; dans un instant je vous ferai embrasser votre Calidore.

PSEUDOLUS. Que faisais-tu là dedans si longtemps ? Mon cœur est tout courbaturé d’avoir tant battu contre ma poitrine.

SIMIA. Tu choisis bien le moment, pendard, pour m’interroger au milieu des embûches de l’ennemi. Éloignons-nous plutôt au pas redoublé.

PSEUDOLUS. Ma foi, tout vaurien que tu es, l’avis est bon. Venez par ici, droit à la coupe triomphale.


SCÈNE V. — BALLION.


Ha, ha ! maintenant enfin j’ai l’esprit en repos ; le voilà parti, et la belle avec lui. Je serais curieux de voir venir ce fripon de Pseudolus pour essayer de me l’enlever à force de ruses. Par Hercule, j’aimerais mieux faire mille faux serments en termes formels que de lui servir de jouet. Si je le rencontre, je me moquerai joliment de lui. Mais j’espère qu’on l’enverra au moulin, comme il a été dit. Je voudrais bien me trouver avec Simon pour lui faire partager ma joie.


SCÈNE VI. — SIMON, BALLION.


SIMON. Je viens voir ce qu’a fait mon Ulysse, s’il a déjà enlevé la statue de la citadelle de Ballion.

BALLION. Heureux Simon, donnez-moi votre heureuse main !

SIMON. Qu’y a-t-il ?

BALLION. A présent…

SIMON. Eh bien, à présent ?

BALLION. Vous n’avez plus rien à craindre.

SIMON. Comment cela ? Notre homme est venu ?

BALLION. Non.

SIMON. Alors, quel si grand bonheur ?

BALLION. Elles sont sauvées et en sûreté, les vingt mines que Pseudolus a pariées aujourd’hui avec vous.