Page:Plaute - Comédies, traduction Sommer, 1876, tome 2.djvu/323

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LE CÂBLE.




PROLOGUE.


L’ARCTURE. Je suis dans la cité céleste concitoyen de celui qui imprime le mouvement à toutes les nations, aux mers et aux continents. Je suis, comme vous le voyez, une blanche et radieuse étoile, une constellation qui se lève toujours à son heure, ici et là-haut : on me nomme l’Arcture. La nuit, je brille dans le ciel et parmi les dieux : le jour, je me promène au milieu des mortels. D’autres astres aussi descendent des cieux sur la terre. Jupiter, le maître des dieux et des hommes, nous répartit chez les peuples pour connaître les actions, les mœurs, la piété, la justice des hommes, et les aider ensuite de ses bienfaits. Ceux qui, usant de faux témoignages, intentent de faux procès, qui en plein tribunal nient leurs dettes avec serment, nous inscrivons leurs noms et nous les rapportons à Jupiter. Chaque jour il sait qui mérite un châtiment ici-bas. Les méchants qui s’efforcent de gagner leur cause au moyen de l’imposture, et qui font triompher le mensonge devant le juge, il examine à nouveau leur affaire, toute jugée qu’elle est déjà, et les frappe d’une amende plus forte que le gain qu’ils ont obtenu. Sur un autre registre il a les noms des gens de bien. Les scélérats se mettent dans la tête qu’ils peuvent apaiser Jupiter par des présents et des victimes ; mais ils y perdent leur peine et leur argent, car il ne reçoit aucune offrande des parjures. L’homme vertueux qui implore les dieux trouvera plus aisément que le méchant un accès auprès d’eux. Je vous le conseille donc, à vous qui êtes honnêtes, qui passez votre vie dans les pratiques de la probité et de la vertu, poursuivez : vous vous en féliciterez un jour.

Et maintenant, je vous dirai le sujet de la pièce, car c’est