Page:Plaute - Comédies, traduction Sommer, 1876, tome 2.djvu/358

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maison même. Jamais, ma foi, il ne fera perdre une obole à quelqu’un qui lui appartient. Il ne sait pas quel arrangement il a proposé : allons devant l’arbitre.

TRACHALION. Eh bien ?

GRIPUS. Quoique je sois certain de mon droit, j’aime mieux faire ce que tu veux que de me battre.

TRACHALION. Tu es joli garçon maintenant.

GRIPUS. Je ne connais pas l’arbitre devant qui tu me conduis ; mais s’il se conduit en honnête homme, sans le connaître, je le connais; sinon, quand je le connaîtrais, ce serait comme si je ne le connaissais pas du tout.


SCÈNE IV. — DÉMONÈS, PALESTRA, AMPÉLISCA, TRACHALION, GRIPUS.


DÉMONÈS, à Palestra et Ampélisca. Sérieusement, jeunes filles, tout porté que je suis à vous obliger, j’ai peur que ma femme ne me chasse du logis à cause de vous, et ne dise que j’ai amené des maîtresses sous ses yeux. J’aime mieux que ce soit vous et non par moi, qui cherchiez refuge sur l’autel.

LES DEUX JEUNES FILLES. Malheureuses ! c’est fait de nous.

DÉMONÈS. Je vous sauverai, ne craignez pas. (A Turbalion et Sparax.) Pourquoi nous suivez-vous hors de la maison? Puisque je suis là, on ne leur fera pas de violence. Allez, vous dis-je, rentrez tous les deux, je vous relève de faction.

GRIPUS. O mon maître, salut !

DÉMONÈS. Bonjour, Gripus. Quoi de nouveau ?

TRACHALION. C’est votre esclave ?

GRIPUS. Je n’en rougis point.

TRACHALION, à Gripus. Je n’ai pas affaire à toi.

GRIPUS. Alors, va-t’en.

TRACHALION. Répondez, vieillard, je vous prie. C’est votre esclave ?

DÉMONÈS. Oui.

TRACHALION. Ah ! à merveille, puisqu’il vous appartient. Je vous salue encore.

DÉMONÈS. Salut. N’est-ce pas toi qui as été tout à l’heure chercher ton maître ?

TRACHALION. Moi-même.

DÉMONÈS. Qu’y a-t-il pour ton service, à présent ?

TRACHALION. Ainsi c’est votre esclave ?

DÉMONÈS. Oui.