tantôt, doivent être libres. Celle-ci a été volée à Athènes, toute petite.
GRIPUS. Dis-moi, qu’est-ce que cela fait à la valise, qu’elles soient esclaves ou libres ?
TRACHALION. Tu veux me faire tout recommencer, maraud, pour que le jour n’y suffise pas.
DÉMONÈS. Pas d’injures, et réponds à ce que je l’ai demandé.
TRACHALION. Dans cette valise doit se trouver une cassette de bois, renfermant des signes à l’aide desquels elle peut retrouver ses parents, car elle leur a été enlevée toute petite, à Athènes, comme je viens de le dire.
GRIPUS. Que Jupiter et les dieux te confondent ! Çà, empoisonneur, qu’est-ce à dire ? elles sont donc muettes qu’elles ne peuvent pas parler pour elles-mêmes ?
TRACHALION. Elles se taisent, parce qu’une femme qui se tait vaut mieux qu’une femme qui parle.
GRIPUS. Alors, d’après toi, tu n’es ni homme ni femme.
TRACHALION. Pourquoi cela ?
GRIPUS. Parce que ni quand tu parles, ni quand tu te tais, tu ne vaux rien. Mais me sera-t-il permis de parler à mon tour ?
DÉMONÈS. Si tu souffles encore mot, je te casse la caboche.
TRACHALION. Comme je disais donc, vieillard, ordonnez-lui de leur rendre cette cassette. S’il demande pour cela quelque chose, il l’aura ; quant au reste, qu’il le garde.
GRIPUS. Oui, tu dis cela maintenant, parce que tu vois que le bon droit est de mon côté ; tantôt tu réclamais la moitié.
TRACHALION. Je la réclame encore à présent.
GRIPUS. J’ai vu des milans prétendre, et pourtant ne rien obtenir.
DÉMONÈS. Ne pourrai-je te faire taire sans te corriger ?
GRIPUS. S’il se tait, je me tairai : s’il parle, laissez-moi parler de mon côté.
DÉMONÈS. Voyons un peu cette valise, Gripus.
GRIPUS. Je vous la confie, à vous. Mais s’il n’y a rien de cela, vous me la rendrez.
DÉMONÈS. Oui.
GRIPUS. Tenez.
DÉMONÈS. Écoutez maintenant, Palestra, et vous Ampélisca, ce que je vais dire. Est-ce la valise où vous disiez qu’était la cassette ?
PALESTRA. Oui.