Page:Plaute - Comédies, traduction Sommer, 1876, tome 2.djvu/397

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rai plus aux belettes : je ne connais pas de bête à qui l’on puisse moins se fier ; elles changent de demeure au moins dix fois par jour, et je vais en prendre une comme présage dans une affaire de, si haute importance ! Je veux rassembler mes amis et leur demander en vertu de quelle loi il me faut maintenant crever de faim.


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ACTE IV.


SCÈNE I. — ANTIPHON, PAMPHILIPPE, ÉPIGNOME.


ANTIPHON, à Pamphilippe. Puissent les dieux me protéger et me conserver heureusement mes deux filles, comme il est vrai, Pamphilippe, qu’il m’est doux de vous voir tous les deux, votre frère et vous, rentrés dans votre patrie après avoir si bien fait vos affaires.

PAMPHILIPPE. Je vous demanderais une caution, Antiphon, si je ne voyais votre amitié pour moi. Mais comme j’éprouve en effet votre affection, je vous crois.

ANTIPHON. Je vous inviterais à souper chez moi, si votre frère ne m’avait dit, en m’invitant aussi, que vous soupiez chez lui aujourd’hui. Il aurait été plus convenable que je vous traitasse moi-même, au lieu de m’engager avec lui ; mais je n’ai pas voulu le contrarier. Comme je ne veux pas seulement faire l’aimable avec vous en paroles, vous viendrez demain, lui et vous, avec vos deux femmes.

PAMPHILIPPE. Et ce sera chez moi après-demain, car hier il m’avait déjà invité pour aujourd’hui. Mais ai-je fait ma paix avec vous, Antiphon ?

ANTIPHON. Maintenant que vous avez mené vos affaires aussi bien que je pouvais le souhaiter, et comme il sied à mes amis, je suis en paix et en bonnes relations avec vous. Car, réfléchissez, quand un homme a du bien, ses amis sont solides ; mais si la fortune se fatigue et chancelle, les amis aussitôt branlent dans le manche. C’est le bien qui nous donne des amis.

ÉPIGNOME, sortant de sa maison. Je reviens dans un moment : on a trop de plaisir, après une longue absence, de rentrer chez soi et de ne trouver rien qui vous fasse mal au cœur. Ma femme a si bien soigné mes intérêts en mon absence, où elle n’a laissé