Page:Plaute - Comédies, traduction Sommer, 1876, tome 2.djvu/407

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STÉPHANIE. Si vous voulez que je danse, alors, donnez à boire au joueur de flûte.

STICHUS. Et à nous aussi.

SAGARINUS. Tiens, musicien, bois d’abord, et quand tu auras avalé, joue-nous tout de suite, comme tu sais si bien, un air gai, langoureux, lascif, qui nous donne la chair de poule jusqu’au bout des ongles. (A Stichus.) Mets de l’eau. (Au joueur de flûte.) Tiens, entonne.... Tantôt la boisson n’était pas de son goût ; il ne fait déjà plus tant de simagrées pour accepter. Tiens. Tandis qu’il boit, donne-moi un baiser, prunelle de mes yeux.

STICHUS. Ce n’est qu’en de certains lieux que l’amoureux et la fille restent debout pour se donner un baiser. (Il embrasse Stéphanie.) Bravo ! bravo ! voilà comme on montre le tour aux voleurs !

SAGARINUS, au musicien. Eh bien, avec toutes tes manières, cela ne t’a pas fait de mal pourtant. Çà, enfle tes joues.

STICHUS. Allons, maintenant, quelque chose de tendre. Donne-nous un air nouveau pour notre vin vieux. (Le musicien joue.)

SAGARINUS, dansant. Quel sauteur ionien, quel mignon de couchette en pourrait faire autant ? (A Stichus.) Si tu fais mieux que moi cette pirouette, défie-moi pour une autre. Fais un peu comme ceci.

STICHUS. Et toi comme cela.

SAGARINUS. La la !

STICHUS. Ta ta !

SAGARINUS. Pa pa !

STICHUS. Pax !

SAGARINUS. A présent, tous les deux ensemble. Je vous mets tous au défi, beaux mignons ; venez lutter ! Nous nous rassasions aussi peu de la danse qu’un champignon de la pluie.

STICHUS. Rentrons cependant ; c’est assez de danse pour notre vin. Quant à vous spectateurs, applaudissez et allez boire un coup chez vous.


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