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NOTICE SUR LES TROIS DENIERS.



Cette comédie est appelée quelquefois le Trésor, mais c’est à tort. Trinummus signifie les trois deniers, c’est le salaire promis au sycophante qui paraît au quatrième acte (scène ii). Il est vrai que l’intrigue roule sur un trésor caché, et que l’homme aux trois deniers n’est qu’un personnage épisodique et insignifiant ; mais combien de fois déjà n’avons-nous pas vu Plaute emprunter ses titres de détails purement accessoires ?

Dans les Trois deniers on ne voit figurer que d’honnêtes gens, car le jeune dissipateur lui-même, malgré des égarements qui ne seront que passagers, montre un caractère honorable. Un vieillard, qui part pour négocier au loin, confie ses enfants, un fils et une fille, à son meilleur ami. Le fils gaspille la fortune paternelle, et finit par vendre la maison, ignorant qu’il y a un trésor caché. L’ami, qui en est instruit, achète de sa bourse et garde le trésor intact pour le vieillard absent. La fille est demandée en mariage par un des plus riches partis de la ville ; mais le dissipateur est trop fier pour la marier sans dot, et veut faire accepter au prétendant une campagne qui lui reste encore. Pour mettre fin au débat, l’ami du vieillard imagine de prendre une somme sur le trésor et de la faire apporter avec des lettres par un homme qui dira venir de la part du père. Sur les entrefaites, le père lui-même arrive : de là une scène invraisemblable, surtout par sa longueur. Ce père, qui devrait être si pressé d’entrer dans sa maison, d’embrasser