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ÉTUDES SUR PROPERCE.

montre les Parthes frappés de crainte, que l’élégie II, 40 appartient à la fin de l’année 22/732. Nous avons déjà vu quel est son raisonnement : les Parthes rendirent les drapeaux de Crassus en 20/734 ; Auguste, avant de passer de Grèce en Asie, avait parcouru la Sicile ; il n’avait pu quitter Rome avant la fin de 22/732, et Properce de son côté n’avait pu parler de l’inquiétude des Parthes avant le départ d’Auguste. Au vers 44, le poète montre l’Inde « tendant le cou pour le triomphe d’Auguste » ; il est naturel de penser qu’au moment où Auguste allait partir pour la Sicile, en vue de préparer une expédition en Orient, les Indiens lui envoyèrent des députés pour lui promettre leur amitié.

Cette combinaison paraît acceptable au premier abord : mais elle ne soutient pas l’examen, et celle de Hertzberg 1, qui attribue l’élégie II, 10 à l’année 25/729, est certainement préférable.

C’est en 24/730 qu’eut lieu la désastreuse expédition d’Ælius Gallus en Arabie : l’élégie II, 40 est antérieure à cette année, puisque Properce dit : A rabiœ intactœ, ce qui veut dire clairement qu’aucune armée romaine n’y avait encore pénétré. Dès l’année 30/724, Auguste avait été choisi par les rois Parthes comme arbitre de leurs dissensions intestines, et c’est précisément en 25/729 que Tiridate vint se réfugier auprès de lui : on pouvait dès lors prévoir que les drapeaux de Crassus seraient repris ou rendus. Eniin Orosius (VI, 24) nous apprend que cette même année 25/729, ou Tannée précédente 26/728, Auguste reçut a Tarragone des députés indiens.

M. Eschenburg, qui lui-même suivait eu partie les traces de Lachmann. Je reproduis de préférence les conclusions de M. Lutjohann, parce que ce dernier a précisé le système et l’a développé plus clairement. 1. Voy. Hertzb., Prop. El. T. I, Quœst., p. 10 et p. 2 17-218.