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Page:Plessis - Poésies complètes, 1904.djvu/168

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LA LAMPE D’ARGILE
UN HOMME D’HIER

Sous les plis du drapeau, dans le bruit des tambours,
Tu suivis Lafayette et le grand Bonaparte ;
Tu n’étais point de ceux dont la main faible écarte
L’honneur des longs périls et des tardifs retours.

Dans le palais des lois, où les savants discours
Brodaient de tant de fleurs le tissu de la Charte,
Tu t’assis, dur soldat, homme simple de Sparte ;
Et tu mourus, comblé de travaux et de jours.

Français d’autrefois ! ô mutilé sublime !
Quelle blessure amère en mon cœur s’envenime
Quand je songe au destin si rempli des aïeux !

Quand je songe aux soleils des matins de victoire,
Lassé de nos jours gris, vides et sans mémoire
Et de l’ingrat labeur des temps inglorieux !