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DÉDICACE À APOLLODORE

Et non plus besacier rompu d’une âpre étape
Qui n’en fût d’une croûte à l’huis gratifié
Et qui, rassasié du débris de la nappe,
N’en versât de l’amour le pleur à ses vieux pieds !
Et non plus l’œil sanglant de l’hyène perverse
Qui n’en fût pardonnante à la flèche jeté :
L’usurier de qui l’âme est un gouffre empesté
Déposa repentant le soin de son commerce ;
Le Grégeois accola, bénin, son frère Perse
Et le tors Harpagon pensa de charité ;
Et sur tout l’univers il sembla quelqu’averse
De clarté, de bonté, de magnanimité !
Et l’honneur t’en fut joint, Voix propitiatoire !
(Puisque du vieux rachat tu consommais l’histoire)
Au médiat Adone, à l’arbalétrier
Qui soumise Cyprine a d’un trait doux prié !

Ah ! souviens-toi ! c’était un soir sous les lauriers !

Vous, Muses ! témoignez qu’une veine superbe
Ne gonfla point ce front que les Cieux écoutaient ;