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LIVRE II.

que du zodiaque, situé obliquement entre ces pôles. Tout cela se démontre par le compas, dont la certitude est irrécusable. 3Donc, d’un centre différent pour chaque plante, s’élèvent les apsides (16), condition qui fait que les astres ont des révolutions et des mouvements dissemblables, parce que de toute nécessité les apsides intérieurs ont le plus de brièveté. (XVI.) À partir du centre de la terre les apsides les plus hauts sont, pour Saturne dans le Scorpion, pour Jupiter dans la Vierge, pour Mars dans le Lion, pour le Soleil dans les Gémeaux, pour Vénus dans le Sagittaire, pour Mercure dans le Capricorne, au milieu de chacun de ces signes ; les plus bas et les plus voisins du centre de la terre seul à l’opposite. 4Aussi les astres paraissent-ils se mouvoir plus lentement au moment de leur plus grande élévation : ce n’est pas qu’ils accélèrent ou qu’ils ralentissent leur mouvement fixe et indépendant pour chacun, mais c’est que les lignes menées du haut de l’apside vont en se rapprochant nécessairement vers le centre, comme les rayons des roues, et que le même mouvement semble ou plus rapide ou plus lent, selon la distance au centre.

5 La seconde cause des hauteurs, c’est quand les planètes ont, par rapport à leur propre centre, les apsides le plus élevés ; ce qui arrive dans d’autres signes, pour Saturne au vingtième degré de la balance, Jupiter au quinzième de l’Écrevisse, Mars au vingt-huitième du Capricorne, le soleil au dix-neuvième du Bélier, Vénus au vingt-septième des Poissons, Mercure au quinzième de la Vierge, la lune au troisième du Taureau.

6 La troisième raison des hauteurs est dans la dimension du ciel et non d’un cercle, dimension qui fait qu’à la vue les planètes paraissent s’enfoncer ou descendre dans les profondeurs de l’air.

7 À cette théorie se rattache celle des latitudes et de l’obliquité du zodiaque. Ce cercle est parcouru par les astres que nous appelons planètes ; et il n’y a sur la terre d’habité que les parties qui lui sont sous-jacentes ; le reste, vers les pôles, est frappé de stérilité. Vénus seule s’en écarte de deux degrés, ce qui explique pourquoi certains animaux naissent, même dans les parties désertes du monde. La lune en parcourt toute la largeur, sans toutefois jamais en sortir. Après ces planètes, celle dont la marche a le plus d’amplitude est Mercure ; cependant, sur les douze degrés qui font la largeur du zodiaque, il n’en parcourt pas plus de huit, et il ne les parcourt pas également ; mais il en parcourt deux quand il est au milieu, quatre quand il est au-dessus, et deux quand il est au-dessous. Puis le soleil marche, entre les deux du milieu, d’un mouvement inégal, semblable au mouvement tortueux des dragons. 8Mars s’écarte de l’écliptique de deux degrés ; Jupiter d’un degré et demi, Saturne d’un (17). Telle est la théorie des latitudes pour les planètes, quand elles descendent vers le midi ou montent vers le nord. La plupart des auteurs ont pensé que cette troisième hauteur des planètes, qui s’élèvent de la terre vers le ciel, dépendait de leur latitude et y correspondait ; c’est une erreur. Pour démontrer la fausseté de cette opinion, il faut exposer une théorie générale de ces causes, œuvre d’une sagacité infinie.

9 Il est reconnu que les planètes, à leur coucher du soir, se trouvent par rapport à la terre dans le plus grand rapprochement ; et quant à leur latitude et quant à leur élévation, que les levers du