Faventins, les Fidentins, les Otésins, les Padinates, Regium Lepidum, ainsi nommée de Lepidus; les Solonates, les Saltus Gallians (59) surnommés Aquinates, les Tanétans, les Véléiates surnommés anciennement (60) Régiates, les Urbanates (61). Dans cette contrée ont péri les Boïens, dont les tribus, d'après Caton, furent au nombre de cent douze, et les Sénons, qui avaient pris Rome.
(XVI) [3] Le Pô sort du sein du mont Vésule, un des sommets les plus élevés de la chaîne des Alpes, sur le territoire des Ligures Vagiennes; la source en est digne d'être visitée (II, 106); il s'enfonce dans un canal souterrain, puis reparaît dans le territoire des Forovibiens. II ne le cède en célébrité à aucun fleuve; les Grecs l'ont appelé Éridan, et le châtiment de Phaéthon l'a illustré. Grossi au lever de la Canicule par la fonte des neiges, il n'enlève rien, quoique son cours soit tortueux, aux campagnes qu'il inonde, et quand il les a quittées il les laisse plus fécondes. Il a 388.000 pas de sa source à son embouchure, y compris 88.000 pour les sinuosités. Non seulement il reçoit des rivières navigables descendant des Apennins et des Alpes, mais encore il sert d'écoulement à des lacs immenses. Le nombre des rivières qu'il mène à la mer Adriatique est de trente en tout;
[4] les plus célèbres sont, venant des Apennins, le Tanare, la Trébie, qui traverse le Placentin, le Tarus, l'Incia (62), le Gabellus, la Scultenna, le Rhénus; venant des Alpes, la Stura, l'Orgo, les deux Duria, le Sessitès, le Tésin, le Lambrus, l'Adda, l'Oglio, le Mincio. Il n'y a aucun fleuve qui s'accroisse plus que le Pô dans un court espace; aussi, accablé par la masse des eaux, creuse-t-il la terre sur laquelle il pèse; et, bien qu'épuisé par des saignées et des canaux entre Ravenne et Altinum, dans une étendue de 120.000 pas, cependant il s'élargit au point qu'on dit qu'il forme sept mers.
[5] Il se décharge à Ravenne par le canal d'Auguste, sous le nom de Padusa, qui a succédé à celui de Messanique. L'embouchure la plus voisine a la grandeur d'un port, et forme en effet celui de Vatrenus : c'est de là que l'empereur Claude, triomphant de la Bretagne (an de J. C. 44), entra dans l'Adriatique sur ce grand bâtiment qui était plutôt un palais qu'un vaisseau. Cette branche, appelée auparavant Bouche d'Éridan, a été appelée par d'autres Bouche Spinétique, de la ville de Spina, ville détruite, jadis importante dans ces parages, ainsi que le font croire les trésors déposés à Delphes par les Spinètes, et qui eut Diomède pour fondateur. Le Pô reçoit ici la rivière Vatrenus, qui vient du territoire de Forum Cornelii.
[6] Les bouches qui viennent après sont Caprasia, puis Sagis, enfin Volane, qui s'appelait auparavant Olane. Toutes ces dérivations et tous ces canaux, à partir de Sagis, ont pour auteurs les Étrusques : à l'aide d'une saignée ils amenèrent le gros du fleuve dans les marais d'Atria, qui sont appelés les Sept Mers. Là est un port célèbre, Atria, ville des Étrusques, d'où le nom de mer Atriatique, changé aujourd'hui en Adriatique.
[7] Puis viennent les bouches pleines, Carbonaria et les fossés Philistins, que d'autres nomment Tartare. Tout cela naît de l'excédant des eaux dans le canal Philistin, accru par l'Athésis, qui descend des Alpes Tridentines, et par le Togisonus, qui vient des campagnes du Padouan. Les ports