Page:Pline l'ancien - Histoire naturelle, Littré, T1 - 1848.djvu/199

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

de Brondolo et d'Edron se forment, l'un d'une partie de ces embouchures, l'autre des deux Médoacs et du canal Clodien; le Pô s'engage dans tous ces canaux, et débouche par eux dans la mer. La plupart des auteurs admettent que le fleuve a formé entre les Alpes et la côte, comme le Nil en Égypte , un espace triangulaire ou delta (63), lequel a 2.000 stades de circuit (kil. 368).

[8] J'ai honte d'emprunter aux Grecs des détails sur l'Italie; cependant Métrodore de Scepsis dit que le Pô a reçu ce nom parce qu'autour de sa source abondent les pins appelés en gaulois padi (64), et que dans la langue des Ligures il s'appelle Bodincus, ce qui signifie sans fond (65). A l'appui des dire on peut citer Industria, ville voisine, appelée jadis Bodincomagum, et où le fleuve prend le plus de profondeur.

XXI. (XVII.) [1] La onzième région, qui vient ensuite, prend du Pô le nom de Transpadane; elle est tout entière dans l'intérieur des terres, mais elle n'en reçoit pas moins toutes choses de la mer par l'utile canal de son fleuve. Villes : Vibi Forum, Segusio; colonies, à partir du pied des Alpes: Augusta des Taurins, de l'antique nation des Ligures, et où le Pô commence à être navigable; puis Augusta Praetoria des Salasses, auprès des deux passages des Alpes; les portes Graïques et les portes Poenines (on rapporte que les Carthaginois ont passé par celles-ci, et Hercule par celles-là);

[2] la ville d'Eporedia, fondée par le peuple romain sur l'ordre des livres sibyllins (les Gaulois appellent Eporédies les bons écuyers) (66); Vercelle, issue des Sallyens, appartient aux Libiques; Novare, issue des Vertacomacores, qui forment aujourd'hui même un canton des Vocontiens, non, comme le dit Caton, des Ligures: deux tribus de ces derniers, les Lèves et les Mariques, ont fondé Ticinum, non loin du Pô, comme les Boïens, venus des régions transalpines, ont bâti Laus Pompeia. et les Insubres, Milan.

[3] Caton rapporte que Come, Bergame, Licini Forum, et quelques peuples environnants, sont issus des Ombiens; mais il confesse ignorer l'origine de ceux-ci, qui viennent de la Grèce, d'après Cornélius Alexander : cet auteur s'appuie même sur l'étymologie, leur nom signifiant vivant dans les montagnes. Dans cette contrée a péri une ville des Orobiens, Barra, d'où proviennent les Bergomates, d'après Caton: et l'on peut s'assurer encore aujourd'hui que le site en a été plus élevé qu'heureux. Ont péri encore les Caturiges exilas de l'Insubrie, Spina, nommée ci-dessus (III, 20, 5), et Melpum, ville opulente qui, d'après Cornéliun Népos, fut détruite par les Insubriens, les Boïens et les Senons, le jour de la prise de Véies par Camille.

XXII. (XVIII.) [1] Suit la dixième région de l'Italie, placée sur la mer Adriatique. Énumération géographique : la Vénétie, le fleuve Silis, venant des montagnes de Tarvise; la ville d'Altinum; le fleuve Liquentia descendant des monts Opitergiens, et le port de même nom; Concordia, colonie; les fleuves et le port de Romatinum, les deux fleuves Tilaventum, le grand et le petit; celui d'Anassum, dans lequel le Varramus se jette, l'Alsa, le Natiso et le Turrus, qui coulent au pied d'Aquilée, colonie située a 15.000 pas de la mer.

[2] Cette région est celle des Carniens. Voici celle des Iapydes qui y touche : Le fleuve Timave, Pucinum, château