Page:Pline l'ancien - Histoire naturelle, Littré, T1 - 1848.djvu/216

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en face de Parium, colonie (V, 40). L'Hellespont, séparant, comme nous l'avons dit (II, 92 ), l'Europe de l'Asie par un intervalle de 7 stades (mètres 1288), a quatre villes placées en face les unes des autres : en Europe, Callipolis et Sestos; en Asie, Lampsaque et Abydos. Puis en Chersonèse, vis-à-vis le promontoire Sigée, le promontoire Mastusia, sur le flanc duquel est Cynosséma (ainsi s'appelle le tombeau d'Hécube);

[12] la station des Grecs, la tour et le temple de Protésilas; sur la pointe de la Chersonèse, qui se nomme Aeolium, est la ville d'Eléonte; puis, en passant le golfe Mélas, le port Coelos, Panhormus et Cardia, déjà nommée. Ainsi se termine le troisième golfe de l'Europe. Les montagnes de la Thrace, outre celles dont j'ai déjà parlé, sont : l'Édonus, le Gigemoros, le Méritus, le Mélamphyllos; rivières se jetant dans l'Hèbre, le Bargus et le Suemus. La longueur de la Macédoine, de la Thrace et de l'Hellespont vient d'être énoncée (IV, 18, 8); quelques-uns la portent à 720.000 pas; la largeur en est de 284.000.

[13] La mer Égée a reçu son nom d'une île, ou plutôt d'un écueil placé entre Ténos et Chios; on le nomme Aex, nom grec de la chèvre, parce qu'il a la forme de cet animal. Il semble surgir tout à coup du milieu de la mer; on le voit à droite, quand on se rend de l'Achaïe à Andros : c'est un écueil funeste aux navigateurs. Une partie de la mer Égée porte le nom de mer Myrtoenne, à cause d'une petite île que, lorsque de Géraeste on se rend en Macédoine, l'on aperçoit non loin de Caryste, en Eubée (IV, 21).

[14] Les Romains ont donné deux noms à toutes ces mers : mer de Macédoine à celle qui touche cette contrée et la Thrace, mer de Grèce à celle qui baigne les côtes de la Grèce. Les Grecs, de leur côté, divisent la mer Ionienne en mer de Sicile et mer de Crète, d'après les îles qui s'y trouvent, et donnent le nom de mer Icarienne à celle qui est entre Samos et Mycone; les autres noms ont été empruntés aux golfes que nous avons énumérés Tels sont les mers et les peuples dans le troisième golfe de l'Europe.

XIX. (XII) [1] Iles en face de la Thesprotie, à 12.000 pas de Buthrote, à 50.000 pas des monts Acrocérauniens, l'île de Corcyre, de condition libre, avec une ville de même nom, avec Cassiope château, avec le temple de Jupiter Cassius, ayant de long 97.000 pas, appelée par Homère (Od., V, 34) Schérie et Phéacie, et Drépane par Callimaque; autour d'elle, quelques îles: du côté de l'Italie, Thoronos; à 5.000 pas, du côté de Leucade, les deux Paxos:

[2] non loin de ces deux dernières, au-devant de Corcyre, Éricusa, Marathé, Élaphusa, Malthace, Trachie, Pythionie, Ptychie, Tarachie. Après Phalacron, promontoire de Corcyre, un écueil qui, à cause de sa ressemblance avec un vaisseau, est, d'après la fable, le navire d'Ulysse métamorphosé; au-devant de Leuchimna, Sybota; entre Leucade et l'Achaïe, bon nombre d'îles, parmi lesquelles sont les Téleboïdes, appelées aussi Taphies; les habitants nomment celles qui sont au-devant de Leucade, Taphies, Oxies, Prinoessa; au-devant de l'Étolie, les Échinades, Aegialie, Cotonis, Thyatira, Geoaris, Dionysie, Cyrnos, Chalcis, Pinara, Mystus.

[3] En avant de ces îles, dans la haute mer, Céphalonie, Zacynthe, toutes deux libres; Ithaque, Dulichium,