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Page:Pline l'ancien - Histoire naturelle, Littré, T1 - 1848.djvu/159

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LIVRE II.


jour (au milieu de la journée), ont été vus à l’autre extrémité de la ligne à la troisième heure de la nuit. 2Philonidès (VII, 20), coureur d’Alexandre, allant de Sicyone à Élis, qui en est à douze cents stades (myriam. 22,08), arrivait en neuf heures de jour ; mais d’Élis à Sicyone, quoique le circuit fût descendant, il n’arrivait qu’à la troisième heure de la nuit : c’est qu’en allant il cheminait dans le sens du soleil, et qu’en revenant il marchait en sens contraire de cet astre. Pour cette raison, les navigateurs qui font route vers l’occident font plus de chemin le jour que la nuit, même pendant les jours les plus courts, attendu qu’ils accompagnent le soleil (44).

LXXIV.

1(LXXII.) De plus, le même cadran solaire ne peut pas servir partout. Au bout de trois cents stades ou de cinq cents au plus (myriam. 5,4-9), les ombres du soleil changent. L’ombre du gnomon, en Égypte, à midi, le jour de l’équinoxe, est un peu plus de la moitié du gnomon lui-même ; à Rome, la différence n’est que de la neuvième partie du gnomon ; à Ancône, l’ombre est plus longue d’un trente-cinquième (VI, 34) ; et dans la partie de l’Italie appelée Vénétie, au même moment elle est égale au gnomon.

LXXV.

1(LXXIII.) De même on rapporte qu’à Syène (V, 10), qui est située au-dessus d’Alexandrie à la distance de cinq mille stades (myr. 92), le soleil ne projette aucune ombre le jour du solstice d’été à midi, et qu’un puits creusé pour en donner la preuve expérimentale y est éclairé tout entier ; d’où il résulte qu’alors le soleil y est vertical, ce qui, d’après Onésicrite, a lieu à la même époque dans l’Inde au-dessus du fleuve Hypasis. 2Il est certain qu’à Bérénice, ville des Troglodytes, et, quatre mille huit cent vingt stades plus loin (myr. 88,32), à Ptolemaïs, ville située aussi chez les Troglodytes, sur le bord de la mer Rouge, et fondée pour les premières chasses des éléphants, on observe le même phénomène quarante-cinq jours avant le solstice d’été et quarante-cinq jours après, et que pendant ces quatre vingt-dix jours les ombres sont projetées du côté du midi. À Méroé (VI, 35) (c’est une île et la capitale des Éthiopiens, située à cinq mille stades (myr. 92) de Syène, dans le Nil), les ombres disparaissent deux fois par an, lorsque le soleil est dans le dix-huitième degré du Taureau et dans le quatorzième du Lion. 3Dans l’Inde, chez les Orètes (VI, 25), il est une montagne appelée Malée (VI, 22), auprès de laquelle les ombres sont tournées, en été vers le midi, en hiver vers le nord ; la grande Ourse n’y est visible que pendant quinze nuits. Dans l’Inde encore, à Patala (XII, 25), port très célèbre, l’Orient est à la droite [de celui qui regarde le soleil à midi] ; et les ombres sont projetées au midi. On a noté, pendant qu’Alexandre y séjournait, que la grande Ourse n’y est visible que durant la première partie de la nuit. Onésicrite, un de ses officiers, a écrit que dans les lieux de l’Inde où il n’y a pas d’ombre la grande Ourse n’est pas visible ; que ces lieux sont appelés asciens (sans ombre), et qu’on n’y connaît pas la division du temps en heures.

LXXVI.

1(LXXXIV.) Ératosthène a rapporté que dans toute la Troglodytique les ombres sont projetées vers le midi, deux fois pendant quarante-cinq jours dans l’année.

LXXVII.

1(LXXV.) Ainsi par les accroissements progressifs de la lumière le jour le plus long est,