Page:Pline l'ancien - Histoire naturelle, Littré, T1 - 1848.djvu/208

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puis le golfe et la péninsule de Leucade (II, 92), appelée jadis Néritis : les habitants la coupèrent du continent, mais le souffle des vents rétablit la communication en accumulant les sables; ce canal comblé s'appelle Dioryctos, et à une longueur de trois stades (mètres 552).

[2] Elle renferme la ville de Leucade, jadis appelée Néritum. Puis les villes Acarnaniennes, Alyzea, Stratos, Argos, surnommé Amphilochique; le fleuve Aehéloüs descendant du Pinde, séparant l'Acarnanie de l'Étolie, et joignant par des alluvions successives l'île Artémita au continent.

III. (II.) [1] Peuples de l'Étolie, Athamans, Tymphéens, Ephyres, Aeniens, Perrbèbes, Dolopes, Maraces, Atraces, du pays desquels sort le fleure Atrax pour se jeter dans la mer Ionienne. Calydon, ville d'Étolie, est à 7.500 pas de la mer, près du fleuve Evenus;

[2] puis Macynia, Molycria, et, derrière, les monts Chalcis et Taphiassus; sur la côte, le promontoire Antirrhium, où est l'entrée, large de moins de 1.000 pas, du golfe de Corinthe, qui sépare l'Étolie du Péloponnèse; le promontoire qui s'avance vis-à-vis s'appelle Rhion; sur le golfe même de Corinthe, villes d'Étolie, Naupacte, Pylène; et dans l'intérieur des terres, Pleuron, Halicyrna; montagnes célébres, à Dodone, le Tomare; dans l'Ambracie, la Crania; dans l'Acarnanie, l'Aracynthus; dans l'Étolie, l'Acanthon, le Panaetolium, le Macynium.

IV. (III) [1] Les voisins de l'Étolie sont les Locriens, surnommés Ozoles, jouissant de l'exemption ; la ville d'Oeanthe, le port d'Apollon Phaestien, le golfe de Crissa; dans l'intérieur, les villes d'Argyna, d'Eupalia, de Phaestum, de Calamissus; au delà, les champs Cirrhéens de la Phocide, la ville de Cirrha, le port de Chaiaeon; plus avant dans les terres, à 7.000 pas, la ville libre de Delphes, au pied du Parnasse, renommée dans tout l'univers à cause de l'oracle d'Apollon;

[2] la fontaine de Castalie, le Céphisse qui coule au pied de Delphes et qui a sa source à Lilée, ville qui n'existe plus; puis la ville de Crissa, Anticyre avec les Buliens, Nauloque, Pyrrha, Amphissa, jouissant de l'exemption ; Tithrone, Tritée, Ambrysus, la contrée Dryméenne, appelée Daulis. Le fond le plus reculé du golfe baigne un coin de la Béotie, où sont les villes de Siphae et de Thèbes, surnommée Corsique, auprès de l'Hélicon. La troisième ville appartenant à la Béotie, à partir de cette mer, est Pagae; de là s'avance comme un col l'isthme du Péloponnèse.

V. (IV.) [1] Le Péloponnèse, appelé auparavant Apie et Pélasgie, est une péninsule, et ne le cède en illustration à aucun pays : placé entre la mer Égée et la mer Ionienne, il a la forme d'une feuille de platane, à cause des anfractuosités anguleuses de ses côtes; le pourtour s'en élève à 563.000 pas, d'après Isidore, et au double environ si on compte les détours de toutes les baies. Le passage étroit qui l'unit au continent s'appelle l'Isthme. En ce lieu, les deux mers Égée et Ionienne, faisant irruption de côtés opposés, dévorent, au nord et au levant, toute sa largeur; et l'action contraire de deux masses d'eau aussi énormes, usant à droite et à gauche les flancs du Péloponnèse, le réduit à un espace de 5.000 pas, col étroit par où il tient à l'Hellade (le reste de la Grèce).

[2] Les deux golfes sont appelés,