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Page:Pline l'ancien - Histoire naturelle, Littré, T1 - 1848.djvu/295

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tres sans lèvre supérieure, d'autres sans langue ; quelques-uns, ayant la bouche close et privés de narine, ne respirent que par un pertuis qui sert aussi de passage à la boisson, aspirée à l'aide d'un tuyau d'avoine, et à la nourriture, consistant en grain de la même plante, qui croît spontanément. Certains ne parlent que par signes et gestes ; il en est à qui l'usage du feu a été inconnu jusqu'au règne de Ptolémée Lathyre. Des auteurs ont aussi rapporté que la nation des Pygmées (VI, 22) était entre des marais qui seraient l'origine du Nil.

Reprenons la côte (VI, 34, 5) au point où nous l'avons quittée : des montagnes continues rouges, et paraissant enflammées. Toute cette contrée est au-dessus des Troglodytes et de la mer Rouge à partir de Méroé. Pendant trois jours de marche, de Napata à la mer Rouge, de l'eau de pluie est conservée en plusieurs lieux pour la boisson, et le pays intermédiaire est très fécond en or. Au delà sont les Atabules, nation éthiopienne ; puis, en face de Meroé, les Mégabares, nommés par quelques-uns Adiabares, et occupant la ville d'Apollon : une partie d'entre eux est nomade, et se nourrit de chair d'éléphant ; en face, sur le côté africain, les Macrobiens ; de l'autre côté, à partir des Mégabares, les Memnons et les Davelles, les Critenses à une distance de vingt jours de marche ; au delà les Doches, puis les Gymnètes toujours nus ; les Andères, les Mathites, les Mésagèbes, les Hipporéens, d'une couleur noire et se mettant sur tout le corps une couche de rouge; sur le côté africain, les Médimnes ; les Nomades vivant du lait des singes cynocéphales, les Olabes, les Syrbotes, qui sont, dit-on, hauts de huit coudées (VII, 2).

Aristocréon rapporte que du côté de la Libye, à cinq jours de marche de Méroé, est la ville de Tole, et de là à douze journées Esar, ville des Égyptiens qui avaient fui Psammétique : on dit qu'ils y ont résidé trois cents ans, et qu'en face, du côté de l'Arabie, est la ville de Daron, qui leur appartient. Au contraire, Dion appelle Sape ce que celui-ci appelle Esar ; il dit que ce nom signifie étrangers, que leur capitale est Sembobitis dans une île, et qu'ils ont une troisième ville, Saï, en Arabie. Entre les montagnes et le Nil sont les Symbares, les Paluogges ; dans les montagnes mêmes les Asaches (VIII, 23), divisés en plusieurs nations qui, dit-on, sont à cinq jours de marche de la mer, et qui vivent de la chasse des éléphants ; une île dans le Nil, qui appartient aux Semberrites et qui obéit à une reine ; plus loin, durant huit journées de marche, les Éthiopiens Nubéens, leur ville Tenupsis placée sur le Nil ; les Sambres, chez qui tous les quadrupèdes, même les éléphants, sont sans oreilles; sur le côté africain, les Ptoembares, les Ptoemphanes qui ont un chien pour roi, et qui jugent de ses ordres d'après ses mouvements; les Auruspes, dans une ville située loin du Nil ; les Achisarmes, les Phaliges, les Marigères, les Casamarres.

Bion cite d'autres villes dans les îles, le trajet entier étant de Sembobitis à Méroé de vingt journées de marche : dans l'île la plus voisine de Méroé, la ville des Semberrites, sous une reine ; un autre Asar ; la ville de Daron, dans une autre île ; une troisième île nommée Médoé, où est la ville d'Asel ; une quatrième, nommée Garode comme la ville ; puis sur les rives les villes de Navos, Modundam, Andatim, Secundum, Colligat, Se-