Page:Pline l'ancien - Histoire naturelle, Littré, T2 - 1850.djvu/509

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Cette addition donna à tout l’ouvrage une hauteur de cent quarante pieds32.

20 On a à Rome, de Timothée, une Diane placée sur le mont Palatin dans le temple d’Apollon ; Aulanius Evander en a refait la tête. On admire encore beaucoup un Hercule de Ménestrate, et une Hécate placée, à Éphèse, dans le temple de Diane, derrière le sanctuaire. Les gardiens du temple recommandent aux curieux de prendre garde à leur yeux en la regardant, tant est grand le rayonnement du marbre. On ne met pas au-dessous les Grâces qui sont dans les Propylées d’Athènes ; elles ont été faites par un Socrate autre que le peintre (XXXV, 40, 12), le même selon quelques-uns. Quant au Myron (XXXIV, 19, 2 et 8) qui s’est illustré dans le bronze, on a de lui à Smyrne une vieille femme ivre, ouvrage des plus renommés. 21 Asinius Pollion, qui était d’un caractère vif et ardent, voulut aussi que ses édifices attirassent regards ; il y plaça : les Centaures portant des Nymphes, d’Arcésilas33 ; les Thespiades, de Cléomène ; I’Océan et Jupiter, d’Eniochus34 ; les Appiades, de Stéphanus ; des Hermérotes, de Tauriscus, non pas le ciseleur (XXXIII, 55), mais celui de Tralles ; un Jupiter Hospitalier, de Pamphile, élève de Praxitèle ; Zéthus, Amphion, Dircé, un taureau et le lion, tout cela d’un seul bloc de marbre : ce morceau, d’Apollonius et de Tauriscus, a été apporté de Rhodes35. Ces deux artistes ont établi une rivalité entre leur père dans la sculpture et leur père naturel, déclarant que si Ménécrate semblait être leur père, leur père véritable était Artémidore. 22 Dans le même lieu on vante un Bacchus d’Eutychidès. Au portique d’Octavie est un Apollon placé dans le temple de ce dieu, et œuvre de Philiscus le Rhodien ; de plus, Latone, Diane, les neuf Muses, et un autre Apollon nu. L’Apollon qui, dans le même temple, tient une lyre, est de Timarchidès. À l’intérieur du portique d’Octavie, dans le temple de Junon, sont une statue de la déesse par Dionysius, une autre par Polyclès (XXXIV, 19, 3), une Vénus par Philiscus : les autres figures sont de Pasitélès36. Le même Polyclès et le fils de Timarchidès Dionysius ont fait le Jupiter qui est dans le temple voisin. Le Pan et l’Olympus luttant, dans le même lieu, sont d’Héliodore ; c’est le second groupe de ce genre célèbre dans le monde. 23 Dédale37 a fait une Vénus au bain, et Polycharme une Vénus debout. Par la place honorable que l’ouvrage de Lysias occupe, on soit combien il était estimé : le dieu Auguste, le consacrant à la mémoire de son père Octavius, le plaça sur le mont Palatin, au sommet de l’arc qu’il fit élever, dans une édicule entourée de colonnes : c’est un char à quatre chevaux, avec Apollon et Diane, le tout d’un seul bloc. Je lis qu’on vante l’Apollon de Calamis le ciseleur (XXXIV, 19, 22), les pugilistes de Dercylidès, et l’historien Callisthène d’Amphistrate, statues placées dans les jardins Serviliens.

24 Il n’y a pas beaucoup d’autres artistes en renom. Car, pour certains chefs-d’œuvre faits en commun, le nombre des auteurs a été un obstacle à la réputation de chacun d’eux, un seul ne pouvant en recueillir toute la gloire, et plusieurs ne pouvant être cités au même titre : tel est le Laocoon, dans le palais de Titus, morceau préférable à toutes les productions soit de la peinture, soit de la statuaire ; il est d’un seul bloc, ainsi que les enfants et les replis admirables des serpents. Ce groupe a été fait de concert par trois excellents artistes, Agésandre, Polydore et Athé-