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Page:Pline l'ancien - Histoire naturelle, Littré, T2 - 1850.djvu/569

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LIVRE XXXVII.

Indes, est violet ; mais il est rare que cette nuance y brille sans rien laisser à désirer219.

14LXII. La lépidotis imite par ses diverses couleurs les écailles des poissons. La lesbias, ainsi nommée de Lesbos qui la produit, se trouve aussi dans l’Inde. La lencophthalme, rutilante d’ailleurs, a du blanc et du noir qui lui donnent l’apparence d’un œil. La lencopæcile est d’un blanc semé de gouttes de vermilion220 tirant sur l’or. La libanochrus a l’apparence de l’encens ; mais elle rend une humeur comme du miel. La limoniatis paraît être la même que l’émeraude. Quant à la liparée221, tout ce qu’on en dit, c’est que employée en fumigation elle fait venir toutes les bêtes sauvages. La lysimaque ressemble au marbre de Rhodes, avec des veines d’or ; en la polissant on la réduit beaucoup de volume, pour en faire disparaître les défauts. La lencochryse est une chrysolithe parsemée de blanc222.

1LXIII. Quant à la memnonie, ce qu’elle est, on ne le dit pas. La médée est noire ; la découverte en est attribuée à la fabuleuse223 magicienne : elle a des veines de couleur d’or ; elle rend une humeur couleur de safran, et a le goût du vin. La méconitès représente un pavot. La mithrax vient de la Perse et des montagnes le long de la mer Rouge ; de diverses couleurs, elle offre, exposée au soleil, des reflets variés. La morochthis224, porracée, rend une humeur laiteuse. Des morions, celui de l’Inde est très-noir, transparent, et se nomme pramnion ; celui dans lequel se mêle la couleur du rubis vient d’Alexandrie, et de Chypre celui dans lequel se mêle la couleur de la sarde. Tyr et la Galatie en produisent aussi. 2Xénocrate rapporte qu’on en trouve au pied des Alpes. Toutes ces gemmes sont propres à la gravure ectype (XXXV, 43). La myrrhitès a la couleur de la myrrhe, à peine l’apparence d’une gemme225, et frottée l’odeur d’un parfum et même du nard. La myrméctas, noire, a des éminences semblables à des verrues. La myrsinitès a la couleur du miel, l’odeur du myrte. Une pierre est dite mésolencos quand une ligne blanche la traverse par le milieu, et mésomélas quand c’est une ligne noire, quelle que soit la couleur de la gemme.

LXIV. La nasamonitis est couleur de sang, avec des veines noires. La nébritis, consacrée à Bacchus, a été ainsi appelée de sa ressemblance avec les nébrides (peaux de cerfs) portées par le dieu. Il y a d’autres nébritis qui sont noires. La nympharène porte le nom d’une ville et d’un peuple de la Perse ; elle ressemble aux dents de l’hippopotame.

1LXV. L’oica, dont le nom est barbare, plaît par ses nuances noires, rousses, vertes et blanches226. L’ombrie, appelée par quelques-uns notie, tombe, dit-on, avec les pluies et les foudres, comme la cérannie et la brontée ; on lui attribue le même effet qu’à la brontée (XXXVIII, 55) ; on ajoute que mise sur les autels elle empêche les offrandes de brûler. L’onocardie est semblable au cocens (écarlate) ; on n’en dit rien de plus227. L’oritis, de forme globuleuse, appelée aussi par quelques-uns sidéritis, est inaltérable au feu. 2L’ostracias ou ostracitis ressemble à un têt ; une variété, plus dure, ressemble à l’agathe, si ce n’est que l’agathe par le polissage prend un aspect gras : cette variété est d’une si grande dureté, qu’on grave les autres gemmes avec ses fragments. L’ostrilis228 a le nom et apparence de l’huître. L’ophicardèle, nom donné par les barbares, est noire et terminée par deux lignes blanches. Nous avons