Page:Pline le Jeune - Panégyrique de Trajan, trad. Burnouf, FR+LA, 1845.djvu/194

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5. Hic te commilitone censetur. Celle idée se retrouve encore dans Bossuet, mais embellie et développée : « C’est par de semblables coups, dont sa vie est pleine, qu’il a porté si haut sa réputation, que ce sera dans nos jours s’être fait un nom parmi les hommes, et s’être acquis un mérite dans les troupes, d’avoir servi sous le prince de Condé, et comme un titre pour commander, de l’avoir vu faire. »

XVI. 2. Magnum est stare in Danubii ripa. Comparez ci-dessus la dernière moitié du chapitre XII , et la note 3, Adsedisse ferocissimis populis.

3. Non mimicos currus nec falsœ simulacra victoriæ. Allusion à ces triomphes ridicules où Domitien faisait figurer, comme prisonniers de guerre, des esclaves travestis en Germains. Outre celui dont parle Tacite, Ag. 39, et que Domitien se décerna pour une prétendue victoire sur les Cattes, Pline a certainement en vue un triomphe aussi digne de risée, et plus récent, que ce prince orgueilleux et lâche ne rougit pas de célébrer pour s’être fait battre par les Marcomans et les Quades, et avoir acheté la paix du roi des Daces. Cf. XI, 5.

5. Quod si quis barbarus rex. Décébale, auquel Trajan fit la guerre en l’an 101. Pline prononça le Panégyrique en l’an 100. Il le travailla, l’amplifia, le polit pendant longtemps, après l’avoir prononcé. Il est très-possible que la guerre fût déjà commencée quand il le publia. Qui sait même s’il n’y a pas ajouté, après l’événement, la magnifique prédiction du triomphe de Trajan, qui remplit le ch. 17, et qui ressemble si bien à la description d’une pompe qu’aurait vue l’auteur ?

XVII. 2. Fercula. Les brancards sur lesquels on portait, devant le char du triomphateur, non-seulement les dépouilles et les armes enlevées aux vaincus, mais encore de vastes tableaux où étaient représentées les batailles, les actions d’éclat, les villes prises, les montagnes et les rivières du pays conquis. Cf. Tac. Ann. II, 41 ; Ovide, Trist. IV, 2 ; de Ponto, II, 1. — L’éd. de S. G. réduit toute la phrase à ces seuls mots : Videor intueri in manibus sequentem ; mox ipsum te, etc. Schwartz remarque la même lacune dans beaucoup d’autres édd. et dans quelques mss. Les trois nôtres présentent la phrase complète, telle que nous l’avons donnée.