Page:Pline le Jeune - Panégyrique de Trajan, trad. Burnouf, FR+LA, 1845.djvu/256

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Cependant les arguments de ce critique, à défaut de preuves directes, devraient établir deux impossibilités, l’une que Trajan soit né le 18 septembre, l’autre qu’il ait été adopté un autre jour que le 18 septembre, et c’est ce qu’ils ne font pas. Tillemont discute la même question, et, sans rien prononcer, il ne nie pas que natalis ne puisse s’entendre du jour de l’adoption. J’ai traduit les mots latins dans leur sens le plus naturel, me réservant d’avertir le lecteur d’une difficulté qui a partagé les plus habiles critiques.

5. Augustior solito currus. Les magistrats qui donnaient les jeux paraissaient dans le cirque en robe triomphale et montés sur un char magnifique (Juvén., X, 36). Comme la fête de l’empereur était la plus solennelle de toutes, le soin de l’annoncer par un édit et de la célébrer appartenait aux consuls (Suét. Cal., 26), et l’on peut croire qu’ils y figuraient sur des chars plus brillants que dans les jeux ordinaires. Au reste, des lecteurs sérieux trouveront peut-être, oserai-je le dire ? quelque chose de puéril dans cet enthousiasme apprêté d’un consul qui s’extasie à l’idée seule d’une vaine cérémonie dont il sera le coryphée, et qui jouit d’avance d’un triomphe sans victoire. C’est attacher beaucoup d’importance à ce que Tacite, Agr., 6, appelle inania honoris.

XCIII. 3. Ea sentiamus, ea censeamus. Le premier de ces deux verbes se rapporte aux sentiments intérieurs, le second aux votes exprimés dans le sénat. — Schwartz dit que le cod. paris. a teneamus, au lieu de censeamus : aucun de nos trois mss. ne présente cette variante.

4. Nec disjunctos nos et quasi dimissos consulatu. J’ai adopté, avec Schwartz et Schæfer, disjunctos, qui est dans toutes les anciennes édd. et qui vient sans doute de quelque ms. Schwartz l’attribue au codex paris. Est-ce une erreur ? ou ce cod. est-il perdu ? les trois nôtres ont defunctos. Je crois que disjunctos convient mieux : d’abord il s’oppose à adstrictos, comme dimissos à devinctos. Ensuite defunctos consulatu signifierait quittes du consulat, tandis que l’auteur veut dire, disjunctos et dimissos a republica per consulatum ; « ne croyons pas être dégagés pour l’avenir de tout devoir public, parce que nous aurons exercé le consulat, qui est le dernier terme des honneurs. » La métaphore est