Page:Pline le Jeune Lettres I Panckoucke 1826.djvu/205

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nière que le soleil, dans la saison où il est le plus chaud, n’y entre que sur le déclin du jour. D’un côté s’élève une tour, au bas de laquelle sont deux cabinets, deux autres au dessus, avec une salle à manger, d’où la vue se promène au loin, avec délices, tantôt sur la mer ou sur le rivage, tantôt sur les maisons de plaisance des environs. De l’autre côté est une autre tour ; on y trouve une chambre percée au levant et au couchant : derrière est un garde-meuble fort spacieux ; et puis un grenier. Au dessous de ce grenier est une salle à manger, où l’on n’a plus de la mer que le bruit de ses vagues ; encore ce bruit est-il bien faible et presque insensible : cette salle donne sur le jardin, et sur l’allée destinée à la promenade, qui règne tout autour. Cette allée est bordée des deux côtés de buis, ou de romarin au défaut de buis : car dans les lieux où le bâtiment couvre le buis, il conserve toute sa verdure ; mais au grand air et en plein vent, l’eau de la mer le dessèche, quoiqu’elle n’y rejaillisse que de fort loin.

Entre l’allée et le jardin est une espèce de palissade d’une vigne fort touffue, et dont le bois est si tendre, qu’il ploierait mollement, même sous un pied nu. Le jardin est couvert de figuiers et de mûriers, pour lesquels le terrain est aussi favorable, qu’il est contraire à tous les autres arbres. D’une salle à manger voisine, on jouit de cet aspect, qui n’est guère moins agréable que celui de la mer, dont elle est plus éloignée. Derrière cette salle, il y a deux appartemens dont les fenêtres regardent l’entrée de la maison, et un autre jardin moins élégant, mais mieux fourni. De là, vous trouvez une galerie voûtée, qu’à sa grandeur on pourrait prendre pour un monument public : elle est percée de