Page:Pline le Jeune Lettres I Panckoucke 1826.djvu/337

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Valerius Paullinus ouvrit un troisième avis : ce fut d’ajouter à celui de Cépion, que l’on informerait contre Théophanes, après qu’il aurait accompli sa mission. Paullinus soutenait que cet homme, dans le cours de l’accusation, avait lui-même, en plusieurs chefs, contrevenu à la loi qu’il invoquait pour faire condamner Bassus. Mais quoique ce dernier avis plût fort à la plus grande partie du sénat, les consuls le laissèrent tomber. Paullinus n’en recueillit pas moins tout l’honneur que méritaient sa justice et sa fermeté. Le sénat s’étant séparé, Bassus se vit de toutes parts abordé, environné avec de grands cris, et avec toutes les démonstrations d’une joie extrême. Le souvenir de ses anciens périls rappelé par un péril nouveau, un nom fameux par ses disgrâces, enfin, avec une taille noble et élevée, les dehors d’une vieillesse triste et malheureuse, tout cela lui avait concilié l’intérêt général.

Cette lettre vous tiendra lieu de préface[1]. Quant au discours entier, vous attendrez, s’il vous plaît ; et vous attendrez long-temps : car vous comprenez qu’il ne suffit pas de retoucher légèrement et en courant un sujet de cette importance. Adieu.

X. - Pline à Sabinus.

Vous me marquez que Sabine, qui nous a fait ses héritiers, ne paraît, par aucune disposition de son testament, avoir affranchi Modestus son esclave, et que ce-

  1. Préface. Le mot grec ■xfoS’^o^o ; veut dire le coureur qui précède et qui annonce l’arrivée de quelqu’un. Nous avons traduit par un équivalent.