Page:Pline le Jeune Lettres I Panckoucke 1826.djvu/345

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lui fit dire dans ses transports : Licinien nous a pleinement absous. Il ne faut pas, ajouta-t-il, pousser à bout sa discrétion. Il lui permit d’emporter tout ce qu’il pourrait de ses biens, avant qu’ils fussent vendus à l’encan, et lui assigna, comme prix de sa complaisance, un lieu d’exil des plus commodes. La bonté de Nerva l’a depuis transféré en Sicile. Là, il tient école aujourd’hui, et se venge de la fortune dans les exordes de ses leçons.

Vous voyez quelle est ma soumission à vos ordres, avec quel soin je vous informe, et des nouvelles de Rome, et des nouvelles étrangères, en reprenant les faits à leur origine. Comme vous étiez absent quand cette affaire s’est passée, je me suis douté que vous auriez seulement entendu dire qu’on avait banni Licinien pour inceste. La renommée rapporte le fond des choses, mais elle néglige le détail. Je mérite bien, ce me semble, qu’à votre tour, vous preniez la peine de m’écrire ce qui se passe, soit dans votre ville, soit aux environs ; car il ne laisse pas d’y arriver quelquefois des événemens remarquables. Enfin, écrivez tout ce qu’il vous plaira, pourvu que votre lettre soit aussi longue que la mienne. Je vous en avertis, je compterai, non-seulement les pages, mais encore les lignes et les syllabes. Adieu.

XII. - Pline à Arrien.

Vous aimez Egnatius Marcellin, et vous me le recommandez souvent : vous l’aimerez et vous me le recomman-