Page:Pline le Jeune Lettres I Panckoucke 1826.djvu/357

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Mais pourquoi tant discourir ? Vouloir par une longue préface, justifier ou faire valoir des niaiseries, c’est de toutes les niaiseries la plus ridicule. Je crois seulement vous devoir avertir, que je me propose d’intituler ces bagatelles, Hendécasyllabes, titre qui n’a de rapport qu’à la mesure des vers. Vous les pouvez donc appeler épigrammes, idylles, églogues, ou simplement, poésies, comme plusieurs l’ont fait ; enfin, de tel autre nom qu’il vous plaira : je ne m’engage, moi, qu’à vous donner des hendécasyllabes. J’exige seulement de votre sincérité, que vous me disiez de mon livre, tout ce que vous en direz aux autres. Ce que je vous demande ne vous doit rien coûter : si ce petit ouvrage était le seul ou le plus important qui fût sorti de mes mains, il y aurait peut-être de la dureté à me dire, Cherchez d’autres occupations ; mais vous pouvez, sans blesser la politesse, me dire, Eh ! vous avez tant d’autres occupations ! Adieu.

XV. - Pline à Fundanus.

Si j’ai quelque discernement, je le prouve à aimer de toute mon ame Asinius Rufus. C’est un homme rare, ami passionné des gens de bien comme moi : car pourquoi ne pas me mettre du nombre ? Il est encore intimement lié avec Cornelius Tacite, dont vous connaissez tout le mérite. Ainsi, puisque c’est la ressemblance des mœurs qui serre le plus étroitement les liens de l’amitié,