nois sont renfermés dans leurs murailles : les nôtres se répandent bien plus loin ; et dans le corps politique, comme dans le corps humain, la plus dangereuse de toutes les maladies, c’est celle qui vient de la tête. Adieu.
J’apprends avec plaisir par nos amis communs, que vous jouissez et disposez de votre loisir d’une manière vraiment digne de votre sagesse ; que vous habitez un séjour délicieux ; que vous vous promenez souvent, soit sur terre, soit sur mer ; que vous donnez beaucoup de temps aux discussions, aux conférences, à la lecture ; et qu’il n’est point de jour que vous n’ajoutiez quelque nouvelle connaissance à cette vaste érudition que vous possédez déjà. C’est ainsi que doit vieillir un homme qui s’est distingué dans les plus hautes fonctions de la magistrature, qui a commandé des armés, et qui s’est dévoué au service de la république, tant que l’honneur l’a voulu. Nous devons à la patrie le premier et le second âge de notre vie ; mais nous nous devons le dernier à nous-mêmes : les lois semblent nous le conseiller, lorsqu’à soixante ans elles nous rendent au repos. Quand jouirai-je de cette liberté ? Quand l’âge me permettra-t-il ce délassement glorieux ? Quand mon repos ne sera-t-il plus appelé paresse, mais sage tranquillité ? Adieu.