Page:Pline le Jeune Lettres I Panckoucke 1826.djvu/419

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La maison est composée de plusieurs ailes. L’entrée même est dans le goût antique. Devant le portique, on voit un parterre, dont les différentes figures sont tracées avec du buis. Ensuite est un lit de gazon peu élevé, et autour duquel le buis représente plusieurs animaux qui se regardent. Plus bas est une pelouse toute couverte d’acanthes, si tendres sous les pieds, qu’on les sent à peine[1]. Cette pelouse est environnée d’une allée d’arbres pressés les uns contre les autres, et diversement taillés. Auprès est une promenade tournante, en forme de cirque, au dedans de laquelle on trouve du buis taillé de différentes façons, et des arbres dont on arrête soigneusement la croissance. Tout cela est enclos de murailles, qu’un buis étage couvre et dérobe à la vue. De l’autre côté est une prairie, aussi remarquable par sa beauté naturelle, que les objets précédans par les efforts de l’art. Ensuite sont des champs, des prés et des arbrisseaux.

Au bout du portique est une salle à manger, dont la porte donne sur l’extrémité du parterre, et les fenêtres sur les prairies et sur une grande étendue de campagne. Par ces fenêtres on voit de côté le parterre, la partie de la maison qui s’avance en saillie, et le haut des arbres du manége. De l’un des côtés de la galerie et vers le milieu, on entre dans un appartement qui environne une petite cour ombragée de quatre platanes : au milieu de la cour est un bassin de marbre, d’où l’eau, qui s’échappe, entretient doucement la fraîcheur des platanes et des arbustes qui sont au dessous. Dans cet appartement est une chambre à coucher ; la voix, le bruit, ni le jour n’y pénètrent point : elle est accompagnée d’une salle à manger, où l’on traite ordinairement les intimes

  1. D’acanthes, si tendres, etc. L’acanthe ou brancursine est une plante qu’on croit originaire d’Italie, mais que l’on cultive dans nos jardins.