Page:Pline le Jeune Lettres I Panckoucke 1826.djvu/427

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et de noms tracés en verdure[1]. A l’extrémité est un lit de repos de marbre blanc, couvert d’une treille, soutenue par quatre colonnes de marbre de Caryste. On voit l’eau s’échapper du lit de repos, comme si le poids de celui qui s’y couche la faisait jaillir. De petits tuyaux la conduisent dans une pierre creusée exprès ; et de là, elle est reçue dans un bassin de marbre, d’où elle s’écoule par des conduits cachés, ménagés si adroitement, qu’il est toujours plein, et pourtant ne déborde jamais. Si l’on veut prendre un repas en ce lieu, on range les mets les plus solides sur les bords du bassin, et les plus légers flottent dans des corbeilles façonnées en navires et en oiseaux. A l’un des côtés est une fontaine jaillissante, qui donne et reçoit l’eau en même temps : car l’eau, après s’être élancée, retombe sur elle-même ; et, par deux ouvertures qui se joignent, elle descend et remonte sans cesse.

Vis-à-vis du lit de repos est une chambre, qui lui donne autant d’agrément qu’elle en reçoit. Elle est toute brillante de marbre ; ses portes sont entourées et comme bordées de verdure. Au dessus et au dessous des fenêtres[2], on ne voit aussi que verdure de toutes parts. Auprès, est un petit cabinet, qui semble comme s’enfoncer dans la même chambre, et qui en est pourtant séparé. On y trouve un lit ; et, malgré les fenêtres qui l’éclairent de tous côtés, l’ombrage qui l’environne, le rend sombre : en effet, une vigne agréable l’embrasse de son feuillage, et monte jusqu’au faîte. A la pluie près, que vous n’y sentez point, vous croyez être couché dans un bois. On y trouve aussi une fontaine, qui se perd dans le lieu même de sa source. En différens endroits sont placés des siéges de marbre, qui

  1. Et ensuite un plus grand nombre de figures, etc. Le comparatif plures se rapporte, je crois, à l’une des phrases précédentes, buxus intervertit in formas mille descripta, litteris interdum, etc. «Après l’acanthe flexible, viennent encore, mais en plus grand nombre, de ces figures et de ces noms, dont il a été parlé plus haut. » De Sacy traduisait inexactement : Vous entrez dans une pièce d’acanthe flexible, et qui se répand, où l’on voit encore quantité de figures et de noms que les plantes expriment.
  2. Au dessus et au dessous des fenêtres. Le traducteur ajoutait hautes et basses. Je pense que superiores inferioresque fenestrœ, signifie seulement le haut et le bas des fenêtres, comme imus et summus mons veut dire seulement le bas et le haut d’une montagne.