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Page:Pline le Jeune Lettres I Panckoucke 1826.djvu/447

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LETTRES DE PLINE. LIV. V.

Il ne me reste qu’à prier les dieux de vous conserver dans cette disposition, et de ménager à cette disposition de longues années. Car je ne puis douter qu’après avoir fini l’ouvrage que vous venez de promettre, vous n’en commenciez un autre : la libéralité ne sait point s’arrêter, quand une fois elle a pris son cours ; et plus elle se répand, plus elle s’embellit. Adieu.


XIII.
Pline à Scaurus.

Dans le dessein de lire un petit discours que je songe à publier, j’ai rassemblé quelques amis : ils étaient assez pour me donner lieu de craindre leur jugement, et assez peu pour me pouvoir flatter qu’il serait sincère. Car j’avais deux vues dans cette lecture : la première, de redoubler mon attention par le désir de plaire ; la seconde, de profiter de celle des autres, pour découvrir des défauts que ma prévention en ma faveur pouvait m’avoir cachés. Mon but a été rempli : l’on m’a donné des avis ; et moi-même j’ai marqué quelques endroits à retoucher. J’ai donc corrigé l’ouvrage que je vous envoie : le titre vous en apprendra le sujet, et la pièce même vous expliquera le reste. Il est bon de l’accoutumer, dès aujourd’hui, à se passer de préface pour être entendue. Mandez-moi, je vous en supplie, ce que vous pensez, et de l’ensemble de l’ouvrage, et de chacune de ses parties. Je serai ou plus disposé à le garder, ou plus déterminé à le faire paraître, selon le parti que vous aurez appuyé de l’autorité de votre sentiment. Adieu.