Page:Pline le Jeune Lettres I Panckoucke 1826.djvu/463

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tion ; mais il faut abréger. La lecture finie, j’embrassai Pison à plusieurs reprises ; et persuadé qu’il n’y a point de plus puissant aiguillon que la louange, je l’engageai à continuer comme il avait commencé, et à illustrer ses descendans, comme il avait été illustré par ses aïeux. Je félicitai son excellente mère ; je félicitai son frère qui, dans cette occasion, ne se fit pas moins remarquer par sa tendresse fraternelle, que Calpurnius par son esprit : tant son inquiétude et ensuite sa joie se manifestèrent vivement pendant la lecture ! Fasse le ciel que j’aie souvent de semblables nouvelles à vous mander ! J’aime assez mon siècle, pour souhaiter qu’il soit riche en talens, et que nos patriciens n’attachent pas toute leur noblesse aux images de leurs ancêtres. Quant aux Pisons, nul doute que les images muettes de leurs pères n’applaudissent à leurs vertus, n’encouragent leurs efforts, et (ce qui suffit à la gloire des deux frères) ne les avouent pour leur sang. Adieu.

XVIII. - Pline à Macer.

Je n’ai rien à désirer, puisque vous êtes content. Vous avez avec vous votre femme et votre fils ; vous jouissez de la mer, de la fraîcheur de vos fontaines, de la beauté de vos campagnes, des agrémens d’une maison délicieuse ; délicieuse sans doute, puisqu’elle a été la retraite d’un homme, plus heureux alors, que lorsqu’il fut parvenu au comble du bonheur[1]. Pour moi, dans ma maison de

  1. D’un homme, plus heureux alors, etc. Pline parle ici de Nerva, a qui cette maison appartenait avant qu’il fût empereur. D. S.