Page:Pline le Jeune Lettres I Panckoucke 1826.djvu/471

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deux au plus, et même à personne, si nous en voulons croire Marc Antoine. Mais cette facilité de discourir, dont parle Candidus, est le talent de beaucoup de gens, et particulièrement celui des effrontés.

Le jour suivant, Homullus plaida pour Varenus avec beaucoup d’adresse, de force, d’élégance. Nigrinus répondit d’une manière serrée, pressante et fleurie. Acilius Rufus, consul désigné, fut d’avis de permettre aux Bithyniens d’informer. Il garda le silence sur la demande de Varenus : c’était assez clairement s’y opposer. Cornelius Priscus, personnage consulaire, voulait qu’on accordât également aux accusateurs et à l’accusé ce qu’ils demandaient ; et le plus grand nombre adopta son avis.

Nous avons ainsi obtenu une décision, qui n’avait pour elle ni la loi ni l’usage, et qui pourtant était juste. Pourquoi juste ? je ne vous le dirai pas dans cette lettre, pour vous faire désirer mon plaidoyer ; car, si nous en croyons Homère,

Les chants les plus nouveaux sont les plus agréables[1] ;

et je ne puis permettre qu’une lettre indiscrète dérobe à mon discours cette grâce et cette fleur de nouveauté, qui n’en font pas le moindre mérite. Adieu.

  1. Les chants les plus nouveaux, etc. Hom. , Odyss. , 1, 351.