Aller au contenu

Page:Pline le Jeune Lettres I Panckoucke 1826.djvu/488

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
428
NOTES

manquait pas d’adresse, s’il est parvenu à faire illusion à un homme tel que Pline.

14. C’est la perfection du langage grec, etc. Le contresens de De Sacy est formel. Il traduit : Il se sert de la langue grecque, ou plutôt de l’attique. Ce détail serait froid dans un éloge, et surtout après ce trait dicit tanquam diu scripserit. L’énumération suivante : prœfationes tersœ, graciles, dulces, sert encore à déterminer, par la liaison des idées, le sens de sermo grœcus. Le langage, le style d’Isée à la grâce qui est propre à la langue grecque, et même celle qui distingue le dialecte attique. Ceci est une louange : c’est ce que De Sacy n’a pas senti.

15. Il se compose. Le latin dit, il arrange sa robe. Leniter est consurgendum (dit Quintilien, xi, 3, 156) ; tum in componenda toga, vel, si necesse erit, etiam ex integro injicienda, duntaxat in judiciis, paullum commorandum, ut et amictus sit decentior, et protinus aliquid spatii ad cogitandum. Pline dit encore, iv, ii : Postquam se composuit, circumspexitque habitum suum, etc.

16. Beaucoup composé. J’ai rétabli scriptio ; c’était évidemment la leçon adoptée par De Sacy.

17. Sans qu’on puisse décider, etc. De Sacy a lu sans doute quod maxime dubites ; mais même avec cette leçon, il faisait un contresens, en traduisant : Il instruit, il plaît, il remue, et (ce que vous aurez peine à croire) il ramène sans cesse de courtes réflexions, etc. Pourquoi aurait-on peine à le croire ? serait-il donc plus difficile de ramener de courtes réflexions, que d’instruire, de plaire, de remuer ? Le quid maxime, dubites a un sens bien plus naturel et bien plus élégant.

18. Il ne s’exerce, etc. De Sacy traduit, et il s’exerce encore dans les écoles. Le latin dit bien plus, il n’en est pas sorti ; il n’a pas paru au barreau, à la tribune. Isée suivait l’exemple d’Isocrate.

19. Que serait-ce donc, etc. Quelques manuscrits, après θηρίον, portent τά αὑτοῦ ῥήματα βοῶντος, que Gesner n’ose pas condamner.