Page:Pline le Jeune Lettres I Panckoucke 1826.djvu/510

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158. Veilleront certainement à ce que, etc. Tous les textes portent ne. . . . non nisi dignus accipiat : il y a évidemment une négation de trop. Heusinger a cité plusieurs exemples, où deux négations sont employées pour une seule, et il renvoie à Brouckus, Tibull. ii , 15, 2 ; à Oudendorp, Cœs. bell. Gall. v , 23, etc. , où l’on a recueilli un grand nombre de phrases de ce genre. Mais Schœfer ne pense pas qu’un de ces exemples puisse justifier la phrase de Pline, et il propose, comme Gesner, de substituer ut à ne.

159. Reçoivent l’éducation. Nous avons préféré edoceantur à educentur : il s’agit ici d ’instruction, et non d’ éducation. On distingueen latin educari, de edoceri ou erudiri. Cornel. Nep. , Alcib. II , 1 : Educatus est in domo Periclis eruditus a Socrate.

160. Hendécasyllabes. Vers de onze syllabes, qu’on réservaitpour les sujets licencieux, ainsi qu’on le voit dans Catulle et dansMartial : aussi Quintilien disait-il qu’il fallait prendre garde queces vers ne tombassent sous la main des enfans. (1, 8, 6. )

161. Ces petits vers de Catulle. CatuLL. , 17, ad Aurelium et Furium.

162. Je n’ignore pas cependant, etc. Tout cet endroit m’a semblé mal entendu par le traducteur : « En effet, dit-il, les morceaux d’une pièce qui, séparés, peuvent plaire, perdent souvent cet avantage, quand on les trouve en compagnie de plusieurs autres, qui leur ressemblent trop. Le lecteur, pour peu qu’il soit habile et délicat, sait qu’il ne doit pas comparer ensemble des poésies de dif-férens genres, mais les examiner chacune, par rapport aux règles particulières à son espèce. Selon cette méthode, il se gardera bien, etc. » Quelle est la conclusion de ce raisonnement ainsi présenté ? c’est qu’il n’y a aucun désavantage pour l’auteur à soumettre l’ensemble de son ouvrage au jugement d’un lecteur éclairé ; or, c’est précisément le contraire que Pline veut prouver : « J’ai préféré, dit-il, votre critique sur l’ensemble à vos éloges sur quelques passages choisis. »

163. Où il est si avantageux, etc. On entendait par orbitatis prœmia les déférences, les flatteries et les présens, par lesquels les coureurs d’héritages tâchaient de s’assurer la succession des personnes riches et sans enfans.