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Page:Pline le Jeune Lettres I Panckoucke 1826.djvu/81

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LETTRES DE PLINE. LIV. I.

en moi, ne m’interdisent pas moins de prendre la défense de cet homme contre une province que je me suis attachée au prix de tant de services, de travaux, et même de dangers. Je prendrai donc un terme moyen, et, de deux choses que vous me demandez, je vous accorderai celle qui, en satisfaisant vos désirs, ne nuira pas à l’estime que vous avez pour moi. Car je dois moins considérer ce que veut aujourd’hui un homme de votre caractère, que ce qu’il approuvera toujours. J’espère me rendre à Rome vers les ides d’octobre. J’y réitérerai à Gallus en personne la promesse que je vous fais, et je lui engagerai ma parole et la vôtre. Vous pouvez d’avance lui répondre de moi.

Il dit, et d’un regard confirme sa promesse[1].

Pourquoi ne vous citerais-je pas toujours les vers d’Homère, puisque vous ne voulez pas que je puisse citer les vôtres ? Je les attends avec une telle impatience, que la certitude de les obtenir serait peut-être le seul attrait qui pût me corrompre, et me faire plaider même contre la province de Bétique. J’allais oublier quelque chose, qui mérite pourtant bien qu’on en parle : j’ai reçu vos dattes ; elles sont excellentes, et vont disputer le prix à vos figues et à vos morilles. Adieu.


VIII.
Pline à Pompeius Saturninus.

Votre lettre ne pouvait m’être rendue plus à propos. Vous m’y priez de vous envoyer quelque ouvrage de ma

  1. Il dit, etc. Homer., Iliad. i, 528.