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PRÉFACE

ouvrages que le plus souvent il n’a pas sous la main, c’eût été le mettre dans l’impossibilité de vérifier les textes, de juger de la justesse de nos rapprochements et par conséquent de la valeur des conclusions que nous en tirions ; c’eût été en un mot l’obliger à croire sur parole ou l’exposer à rester dans le doute. Nous nous sommes surtout attaché, pour l’interprétation des passages obscurs, à puiser nos explications dans notre auteur lui-même : nous avons, dans ce but, multiplié les citations des Ennéades et les rapprochements entre les divers passages de cet ouvrage : Plotin est ainsi devenu le meilleur commentateur de ses propres écrits.

Pour ce travail d’interprétation qui, nous osons le croire, ajoutera quelque prix à la traduction, nous avons trouvé de grandes ressources, non seulement dans l’étude approfondie de notre auteur lui-même et dans les histoires de l’École d’Alexandrie que nous avons déjà citées avec éloge, mais aussi dans quelques ouvrages qui semblaient avoir un rapport moins direct avec notre objet. Nous citerons en première ligne l’Essai sur la Métaphysique d’Aristote de M. Ravaisson[1] : en exposant les doctrines du Péripatétisme avec une lucidité et une hauteur de vues que personne n’a surpassées, en les suivant à travers les âges et montrant ce qu’en ont fait les écoles qui se sont succédé, M. Ravaisson nous a fourni les moyens de reconnaître combien notre philosophe, que l’on était tenté de prendre pour un Platonicien pur, doit au père du Péripatétisme, et de retrouver dans ses écrits le texte même des nombreux passages qu’il lui a empruntés[2].

  1. Nous regrettons vivement que cet excellent livre ne soit pas achevé et que le savant Mémoire sur le Stoïcisme, du même auteur (Mémoires de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, t. XXI), n’ait paru que lorsque notre premier volume était presque achevé : nous pourrons du moins mettre ce dernier travail plus à profit dans les volumes suivants.
  2. Dans ses Meletemata Plotiniana, p. 35, M. K. Steinhart, avec lequel nous sommes heureux de nous trou-