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TRAITÉ

DES FACULTÉS DE L’ÂME
PAR
PORPHYRE.


FRAGMENTS CONSERVÉS PAR STOBÉE[1].


But de ce traité.

Nous nous proposons de décrire les facultés de l’âme et de faire l’histoire des opinions qu’ont professées sur ce sujet les anciens et les modernes.

Différence de la Sensibilité et de l’Intelligence.

Ariston[2] attribue à l’âme une Faculté perceptive (ἀντιληπτικὴ δύναμις), qu’il divise en deux parties. Selon lui, la première, appelée la Sensibilité (αἰσθητικὸν μέρος), principe et origine des sensations, est ordinairement mise en jeu par un des organes des sens ; la seconde, qui subsiste par elle-même et sans les organes, ne porte pas de nom spécial dans les êtres dépourvus de raison, êtres chez lesquels elle ne se manifeste point ou du moins ne se manifeste que d’une façon faible et obscure ; elle s’appelle Intelligence (νοῦς) chez les êtres doués de raison, chez lesquels seuls elle apparaît

  1. Ces fragments, tirés de Stobée (Eclogæ physicæ, I, 52, p. 827, éd.Heeren), sont, avec le fragment cité plus haut (De la Mémoire, p. LVII, note 3), tout ce qui nous reste du traité Des Facultés de l’âme par Porphyre. Ils peuvent servir d’introduction au livre i de l’Ennéade I (Qu’est-ce que l’animal ? Qu’est-ce que l’homme ?), et en général à la Psychologie de Plotin, dont on trouvera un résumé, p. 324. Pour l’appréciation de ces fragments, Voy. M. Vacherot, Histoire de l’École d’Alexandrie, t. II, p. 45-48. — Outre le traité des Facultés de l’âme, Porphyre avait composé un traité De l’Âme, dans lequel il commentait la doctrine exposée par Plotin dans le livre VII de l’Ennéade IV (De l’Immortalité de l’âme). Eusèbe nous en a conservé plusieurs morceaux étendus dans sa Préparation évangélique (XI, 28 ; XIV, 10 ; XV, 11, 16).
  2. Il y a eu deux philosophes de ce nom, l’un stoïcien, l’autre péripatétitien.