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LIVRE DEUXIÈME.


COMMENT L’ÂME TIENT LE MILIEU ENTRE L’ESSENCE INDIVISIBLE ET L’ESSENCE DIVISIBLE[1].


I. En recherchant quelle est l’essence de l’âme, nous avons montré qu’elle n’est pas un corps, ni, parmi les choses incorporelles, une harmonie ; nous avons aussi écarté la dénomination d’entéléchie, parce qu’elle n’exprime pas une idée vraie, comme l’étymologie même l’indique, et qu’elle ne montre pas ce qu’est l’âme ; enfin, nous avons dit que l’âme a une nature intelligible et est de condition divine ; nous avons ainsi, ce semble, déterminé clairement quelle est l’essence de l’âme[2]. Cependant, il faut aller plus loin encore. Nous avons précédemment distingué la nature sensible de la nature intelligible et placé l’âme dans le monde intelligible. Maintenant, admettant que l’âme fait partie du monde intelligible, cherchons par une autre voie ce qui convient à sa nature.

  1. Pour les Remarques générales, Voy. les Éclaircissements sur ce livre, à la fin du volume.
  2. Cette phrase contient l’analyse du livre VII de l’Ennéade IV, lequel a été composé avant le livre II (Vie de Plotin, t. I, p. 6). Elle est importante en ce qu’elle montre qu’il faut placer dans le § 8 du livre VII, après la réfutation de l’opinion qui fait de l’âme une harmonie, un morceau de Plotin sur l’entéléchie, qui ne se trouve pas dans l’édition de Porphyre, mais qui nous a été conservé par Eusèbe et que M. Creuzer a eu le tort de mettre à la fin du livre qui nous occupe. Voy., à la fin du volume, les Éclaircissements sur le livre VII de l’Ennéade IV.