ne reçoit-il pas ces appétits dans ce mélange, ou les reçoit-il d’une autre façon, de telle sorte qu’ils résultent de quelqu’une des choses que le corps tient de l’âme par participation. Quant à la raison et à l’intelligence, elles ne se communiquent pas au corps, parce qu’elles n’ont pas besoin des organes pour accomplir leurs fonctions ; au contraire, elles ne trouvent en eux qu’un obstacle à leurs opérations[1].
Ainsi, l’indivisible et le divisible sont dans l’âme deux parties distinctes, et non deux choses mélangées ensemble de manière à n’en constituer qu’une seule ; ils forment un tout composé de deux parties qui sont pures chacune et séparables l’une de l’autre par la puissance qui est propre à chacune d’elles[2]. Si donc la partie qui devient divisible dans le corps reçoit de la partie supérieure la puissance d’être indivisible, cette même partie peut être à la fois divisible et indivisible, comme étant mélangée à la fois de la nature divisible et de la puissance [d’être indivisible] qu’elle reçoit de la partie supérieure.
XX[3]. Les parties de l’âme que nous venons de nommer et les autres parties de l’âme sont-elles dans un lieu, ou les unes sont-elles dans un lieu, elles autres n’y sont-elles pas ? Si certaines parties sont dans un lieu, où sont-elles et comment y sont-elles ? ou bien aucune partie n’est-elle dans un lieu ? Telles sont les questions que nous avons maintenant à résoudre. En effet, si nous n’assignons aucun lieu pour siége à chacune des parties de l’âme, si nous admettons qu’elles ne sont nulle part, pas plus dans le corps que
- ↑ Voy. les passages de Bossuet cités dans les Éclaircissements du tome I, p. 344-346, notes.
- ↑ Nous lisons avec M. Kirchhoff χωρίς τῇ δυνάμει.
- ↑ Cinquième question : Quels sont les rapports de l’âme avec le corps (§ 20-23) ? Voy. les fragments d’Ammonius Saccas (Union de l’âme et du corps, t. I, p. XCV), et de Porphyre (Principes de la théorie des intelligibles, § t. XXI, XXII, t. I, p. LXIV).