le bruit. Dans l’homme pervers, c’est la partie animale qui règne ; la diversité des influences qui maîtrisent cet homme représente le pire des gouvernements [l’ochlocratie]. Dans l’homme ordinaire, les choses se passent comme dans une république où quelque bon élément domine le reste, qui ne refuse pas d’obéir. Dans l’homme vertueux, il y a une vie qui ressemble au gouvernement aristocratique[1], parce qu’il se soustrait à l’influence de la partie commune et qu’il écoute ce qu’il y a de meilleur en lui. Enfin, dans l’homme le meilleur, complètement séparé de la partie commune, règne un seul principe dont procède l’ordre auquel le reste est soumis. Il semble qu’il y a ainsi en quelque sorte deux cités, l’une supérieure, l’autre inférieure et empruntant son ordre à la première. Nous avons dit que dans l’Âme universelle, c’est un seul et même principe qui commande uniformément ; mais il en est autrement dans les autres âmes, comme nous venons de l’expliquer. En voici assez sur ce sujet.
XVIII. Le corps acquiert-il, grâce à la présence de l’âme qui le fait vivre, quelque chose qui lui devienne propre, ou bien ce qu’il possède se réduit-il à la nature et est-ce là la seule chose qui se communique à lui[2] ?
Évidemment, le corps qui jouit de la présence de l’âme et de celle de la nature ne doit pas ressembler à un cadavre ; il sera dans l’état de l’air, non quand l’air est pénétré par la lumière [car alors il n’en reçoit réellement rien], mais quand il participe de la chaleur[3]. Aussi, le corps du végétal et celui de l’animal possèdent-ils dans la nature une ombre de l’âme[4]. C’est au corps ainsi vivifié par la nature que se