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QUATRIÈME ENNÉADE.


XXVII. Si la Terre communique aux végétaux la puissance d’engendrer et de croître, elle possède en elle-même cette puissance et elle en donne seulement un vestige aux végétaux qui lui doivent toute leur fécondité et sont en quelque sorte la chair vivante de son corps. Elle leur donne ce qu’il y a de meilleur en eux, ce qui fait la différence d’une plante inhérente à la terre et d’une branche qu’on en a coupée : la première est une plante véritable ; la seconde n’est qu’un morceau de bois. — Que communique donc au corps de la Terre l’âme qui y préside ? — Pour le voir, il suffit de remarquer la différence qu’il y a entre un morceau de terre inhérent au sol et un morceau qu’on en a détaché. Il est également facile de reconnaître que les pierres grossissent tant qu’elles sont dans le sein de la terre, tandis qu’elles restent toujours dans le même état quand elles en ont été arrachées. Chaque chose a donc en elle un vestige de la Puissance végétative universelle (τὸ πᾶν φυτιϰόν) répandue dans toute la Terre et n’appartenant en propre à aucune de ses parties. Quant à la Puissance sensitive de la Terre, elle n’est pas mêlée à son corps [comme la puissance végétative] ; elle l’assiste seulement ; Enfin, la Terre a aussi une Âme supérieure aux puissances précédentes, et une Intelligence, Âme et Intelligence auxquelles les hommes qui sont conduits par leur nature et

    dibus vicissim terminis se contingunt. Tertium, spiritus ubique unus : nam, sicut cœlum unus est spiritus in excelsis, sic intra cœlum unus inde spiritus, vel cœlestis omnino, vel cœlo simillimus, omnibus est infusus, quo et cœlitus regantur omnia, et Anima mundi inferioribus quoque corporibus per spiritum conjungatur, et omnia per hunc viventia coalescant (spiritum intellige spiritui nostro consimilem). Quartum est una Natura genitalis, omnia fovens per spiritum, sequentibus colligata. Quintum, Anima mundi ubique una, per Naturam spiritui ceterisque connexa. » Sur l’esprit, πνεῦμα, Voy. les Éclaircissements du tome I, p. 452.