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Page:Plotin - Ennéades, t. III.djvu/61

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SOMMAIRES.


troublée par les passions du corps, qu’elle s’applique encore à la science qui consiste dans des raisonnements. Ce qui voit Dieu en effet, ce n’est pas la raison, mais quelque chose de supérieur à la raison, puisque, pour voir Dieu, il faut s’identifier avec lui.

(XI) Cet état est vraiment ineffable. Celui qui s’y trouve devient étranger aux passions, à la pensée même ; il oublie sa propre personnalité dans l’enthousiasme qui le ravit. Il ne s’occupe même plus de la beauté des intelligibles, et il dépasse le chœur des vertus. C’est ainsi que l’initié qui pénètre dans le sanctuaire laisse derrière lui les statues placées dans le temple, et entre en communication intime avec la Divinité. Quand l’âme jouit de la vue véritable de ce qui est dans le sanctuaire, elle est plongée dans le ravissement. Celui qui se voit ainsi devenu Dieu a en lui-même une image de Dieu. Telle est la vie des dieux ; telle est aussi celle des hommes bienheureux.