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Page:Plotin - Ennéades, t. III.djvu/639

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NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS.


et lui procure une félicité ineffable (t. III, p. 473-476, 563-585).

2° Le Bien est le désirable même (t. III, p. 458, 506). À ce titre, il n’est point par hasard ce qu’il est (t. III, p. 507). Comme son existence, son essence et son acte ne font qu’un, dans son existence est nécessairement contenu l’acte de se choisir et de se vouloir soi-même, parce qu’il n’y avait aucune autre chose que le Bien eut souhaité d’être (t. III, p. 519). Il est l’indépendance même et l’auteur de toute liberté (t. III, p. 508, 516, 518) : car il est cause de lui-même, il est par lui-même, il est Lui en vertu de lui-même ; il est Lui d’une manière suprême et transcendante (t. III, p. 521). Il y a en lui identité du désir et de l’essence, parce qu’il s’aime lui-même et qu’il se donne ainsi l’existence à lui-même. Il est donc un acte immanent, et ce qu’il y a de plus aimable en lui constitue une sorte d’intelligence ; par son inclination vers lui-même et son immanence, il est une action vigilante, c’est-à-dire une supra-intellection éternelle (t. III, p. 523-524), parce qu’il a une intuition simple de lui-même par rapport à lui-même (t. III, p. 67, 483). Il est l’acte premier en ce sens qu’il est le Premier procédant de lui-même, que son être est identique à son acte créateur et à sa génération éternelle (t. III, p. 532). Il est le Premier non par l’ordre, mais par sa puissance parfaitement libre, puisqu’il se commande à lui-même (t. III, p. 533). Il est l’Absolu, parce qu’il est dans une souveraine indépendance de toutes choses (t. III, p. 61, 64.)

Supérieur à l’Intelligence, le Bien est la cause de la cause ; il est cause d’une manière suprême, contenant à la fois toutes les causes intellectuelles qui doivent naître de lui (t. III, p. 521, 529). Il est le convenable, et pour lui-même, puisqu’il est ce qu’il a voulu être, et pour les autres êtres, puisqu’il a projeté sur eux ce qu’il a voulu, qu’il a donné à chacun d’eux sa forme (t. III, p. 511-512). Il est donc la Puissance universelle véritablement maîtresse d’elle-même, l’acte premier qui s’est manifesté tel qu’il était convenable qu’il fût (t. II, p. 229 ; t. III, p. 511, 530). C’est à ce titre qu’il reçoit le nom de Providence (t. III, p. 484).

Puisque le Premier principe est le désirable même, toutes choses aspirent à lui, tandis que lui n’aspire à rien. Il est donc le Bien, non pour lui-même, mais pour les autres êtres qui participent de lui dans la mesure où ils en sont capables ; il est le Bien d’une manière transcendante (t. II, p. 227-228, 235-237 ; t. III, p. 550).

3°. C’est une loi universelle que tout ce qui est parfait engendre pour manifester sa bonté. La Puissance première et infinie, étant le Bien même, ne pouvait rester renfermée en elle-même par use sorte de jalousie (t. III, p. 14, 65, etc.). Elle a donc engendré l’Intel-