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Page:Plotin - Ennéades, t. III.djvu/64

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CINQUIÈME ENNÉADE

LIVRE PREMIER.
DES TROIS HYPOSTASES PRINCIPALES[1].

I. Comment se fait-il que les âmes oublient Dieu, leur père ? Comment se fait-il qu’ayant une nature divine, qu’étant issues de Dieu, elles le méconnaissent et se méconnaissent elles-mêmes ? L’origine de leur mal, c’est l’audace (τόλμα (tolma))[2], la génération, la première diversité, le désir de n’appartenir qu’à elles-mêmes [c’est-à-dire le désir qui a conduit les âmes à se séparer primitivement de Dieu et à s’unir aux corps]. Dès qu’elles ont goûté du plaisir de posséder une vie indépendante, usant largement du pouvoir qu’elles avaient de se mouvoir elles-mêmes, elles se sont avancées dans la route qui les écartait de leur principe, et maintenant elles sont arrivées à

  1. Pour les Remarques générales, Voy. les Éclaircissements sur ce livre à la fin du volume.
  2. C’est un terme dont se servaient les Pythagoriciens pour désigner la dyade, comme osant la première se séparer de l’unité. Voy. t. II, p. 644, note 6.