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NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS.

très-remarquable des commentaires de Moïse Corduero sur le Zohar, passage qui exprime une doctrine identique à celle de notre auteur :

« Les trois premières Séphiroth [manifestations divines], à savoir : la Couronne, la Sagesse et l’Intelligence, doivent être considérées comme une seule et même chose. L’Intelligence représente la connaissance ou la science, la Sagesse ce qui connaît, et la Couronne ce qui est connu. Pour s’expliquer cette identité, il faut savoir que la science du Créateur n’est pas comme celle des créatures : car, chez celles-ci, la science est distincte du sujet de la science et porte sur des objets qui, à leur tour, se distinguent du sujet. C’est cela qu’on désigne par ces trois termes : la pensée, ce qui pense, ce qui est pensé. Au contraire, le Créateur est lui-même tout à la fois la connaissance, ce qui connaît et ce qui est connu. En effet, sa manière de connaître ne consiste pas à appliquer sa pensée à des choses qui sont hors de lui ; c’est en se connaissant et en se sachant lui-même qu’il connaît et aperçoit tout ce qui est. Rien n’existe qui ne soit uni à lui et qu’il ne trouve dans sa propre substance. Il est le type de tout être, et toutes choses existent en lui sous leur forme la plus pure et la plus accomplie ; de telle sorte que la perfection des créatures est dans cette existence même, par laquelle elles se trouvent unies à la source de leur être, et à mesure qu’elles s’en éloignent, elles déchoient de cet état si parfait et si sublime. C’est ainsi que toutes les existences de ce monde ont leur forme dans les Séphiroth, et les Séphiroth dans la source dont elles émanent. »


LIVRE QUATRIÈME.
COMMENT PROCÈDE DU PREMIER CE QUI EST APRÈS LUI. — DE L’UN.

Ce livre est le septième dans l’ordre chronologique.

Le paragraphe 2 a été traduit en français par M. Barthélemy Saint-Hilaire, De l’École d’Alexandrie, p. 265-269.

La source des Idées que Plotin développe parait être dans le Parménide et le Timée de Platon, comme nous l’avons indiqué dans nos notes, p. 65-66.

Nous avons également montré dans les notes qu’on peut rapprocher du texte de notre auteur des passages de Damascius (p. 69) et d’Ibn-Gébirol (p. 68).