Page:Plotin - Ennéades, t. III.djvu/645

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
584
NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS.

Quelques-unes des idées qui sont développées dans ce livre paraissent tirées de la République de Platon (liv. VI, p. 508, 509).

Saint Augustin en a cité un passage, comme nous l’avons mentionné p. 98, note 1. Par conséquent, ce livre de Plotin doit être ajouté aux quatre livres que saint Augustin cite en nommant formellement notre auteur, et que nous avons indiqués dans le tome II, p. 561[1].


LIVRE SEPTIÈME.
Y A-T-IL DES IDÉES DES INDIVIDUS ?

Ce livre est le dix-huitième dans l’ordre chronologique.

Alcinoüs formule en ces termes la doctrine professée au sujet des idées par un grand nombre de Platoniciens :

« La plupart des Platoniciens n’admettent pas qu’il y ait des idées des objets artificiels, tels qu’un bouclier ou une lyre, ni des choses contraires à la nature, telles que la fièvre et le choléra, ni des individus, tels que Socrate et Platon[2], ni des choses viles, telles que la saleté et un fétu, ni des relatifs, tels que plus grand et supérieur : car les idées sont les pensées éternelles et absolues de Dieu. » (Doctrine de Platon, chap. IX, p. 474.)

Syrianus a aussi traité cette question dans son Commentaire sur la Métaphysique d’Aristote (liv. XII, chap. 2, § 6). M. Creuzer résume l’opinion de ce philosophe en ces termes :

« Syriani disputata huc redeunt : Qui ideas ponant, eas non omnium esse dicere, quia non malorum, nec turpium, sed potius privatione et absentia idearum hæc in natura esse ; nec esse ideas eorum quæ alias aliter se habent ; nec partium, ut manus et capitis ; nec compositorum, ut hominis sapientis ; nec eorum quæ a diversis arboribus connascuntur, nec artium quæ naturam imitantur et ad solius naturæ utilitatem pertinent ; nec operum quæ ex animæ proposito pendent. Esse solummodo ideas animalium, et perfectarum

  1. C’est par erreur que dans le tome I (p. 282, note 4), et dans le tome II (p. 558, note 1), nous avons dit que cette citation se rapportait à un passage analogue du livre III de l’Ennéade IV.
  2. Plotin admet au contraire qu’il y a des idées des individus. Voy. ci-dessus, p. 103.