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Page:Plotin - Ennéades, t. III.djvu/661

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NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS


LIVRE SIXIÈME.
DES NOMBRES.

Ce livre est le trente-quatrième dans l’ordre chronologique.

Le lien qui le rattache à la doctrine générale de Plotin sur les idées est indiqué par notre auteur dans l’Ennéade V, liv. I, § 5, p. 11-12.

Plotin a puisé non-seulement dans les dialogues de Platon, tels que le Philèbe, le Timée, le Parménide (Voy. p. 367, 370, notes), mais encore dans les écrits de Pythagoriciens, dont il ne reste plus que quelques fragments, qui ont été rassemblés et interprétés par les historiens de la philosophie[1]. Quant à la doctrine que professaient les Néopythagoriciens à l’époque où écrivait notre auteur, on en peut juger par la Vie de Pythagore qu’a écrite Porphyre, et dont nous donnons un extrait ci-après, p. 627-629.

La polémique à laquelle Aristote s’est livré contre Pythagore et Platon dans sa Métaphysique devait naturellement exciter Plotin à essayer de le réfuter. Aussi la critique de la doctrine péripatéticienne sur les nombres occupe-t-elle ici une grande place (p. 386-393, 396).

  1. Voici quelques remarques que nous empruntons à Creuzer (t. III, p. 366) : « Quod si quæras quo sensu Numeros principia dixerint Pythagoras ejusque discipuli reliquique deinceps Pythagorici, præter germana horum philosophorum fragmenta, in primis maxima debet censeri Aristotelis auctoritas. Atque, hoc philosopho teste (Metaphys. 1, 5-6), Pythagorici partim numeros non solum principia rerum, verum etiam substantias atque materiam rerum (quæ antiquissima ratio fuisse videtur), partim eosdem archetypa entium ponebant, sive docebant ad numerorum imaginera omnia exstitisse ; partim statuebant omnia entia exstitisse imitatione numerorum… Quod si quæris quomodo Plato numeros sibi informaverit, in Diatribe de perditis Aristotelis libris de Ideis et de Bono, sive Philosophia (p. 33), Brandisius hæc posuit : Si numeri summa rerum principia iunt (quippe qui simplicis naturæ maneant, etiamsi cetera tollantur omnia), ideœ quoque ad eos referendœ sunt. Platonem ideas docuisse numeros esse sæpius testatur Aristoteles quam ut operæ pretium sit coacervare loca probantia. » Ficin, aux commentaires duquel nous avons fait plusieurs emprunts dans l’interprétation si difficile de ce livre, s’exprime en ces termes sur ce sujet : « Ut intelligas quo-