Ménandre use de ce genre de ressources dans la mesure convenable, peu souvent, et en auteur convaincu qu’il y faut de la prudence. Aristophane se les permet à chaque vers, d’une manière aussi froide que déplacée. On loue Aristophane, dit notre critique, d’avoir noyé les intendants du fisc dans la mer, et d’avoir dit[1] que c’étaient non pas des tamies (intendants), mais des lamies (poissons très-voraces). Dans ses pièces on trouve encore des vers comme celui-ci[2] :
C’est un vent du nord-est[3] soufflant la calomnie ;
et encoreErreur de référence : Balise <ref>
incorrecte : les références sans nom doivent avoir un contenu. :
De tripes, de boyaux frappe —lui la bedaine ;
et encores :
Je ris tant, qu’à Gélase enfin j’arriverai ; et encore ? :
Que ferai-je de toi, malheureux ? Vieille amphore Qu’on frappa d’ostracisme ?…
et encore 8 :
Mesdames, si d’un rustre il montre l’étalage, C’est qu’enfant il était nourri d’herbe sauvage ; et encore 9 :
Ces mites ont mangé le bout de mon aigrette. Et enfin 10
- Apporte ma rondache à tête de gorgogne,
Apporte ce gâteau de fromage octogone ; 1
1. —— 2, — 3. – 4. Les Ecuyers, 454. – 5. Pièce perdue. – 6. Ici le jeu de mots consiste dans la similitude du mot guelao, qui en grec signifie « rire » et d’un nom imaginaire de ville ou de contrée. Ce jeu de mots se retrouve dans Les Acharniens, vs. 606. – 7. Pièce perdue. – 8. Les Thesmophories, vs. 455. – 9. Les Acharniens, vs. 1111. – 10. Les Acharniens, vs. 1124.
- ↑ Ce passage d’Aristophane appartient à une pièce perdue.
- ↑ Les Ecuyers, vs. 437.
- ↑ « Vent du nord-est » se dit en grec cæcias, et « malice » se dit cacia. Les deux mots ne diffèrent donc que par une seule lettre. De là vient l’allusion : comme le Cæcias souffle la tempête, de même la cacia (méchanceté)
exhale la calomnie. Il est question du Cécias un peu plus haut, page 638, et volume I, p. 211.