Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 1.djvu/107

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

et habitait à Crommyon ; qu’on lui avait donné le nom de laie à cause de ses mœurs et du genre de vie qu’elle menait, et que Thésée la fit mourir.

X. Sur les confins de Mégare, il donna la mort à Sciron en le précipitant du haut d’un rocher dans la mer. Suivant l’opinion la plus reçue, ce brigand pillait les étrangers ; selon d’autres, il portait l’orgueil et l’insolence jusqu’à les forcer à lui laver les pieds ; et pendant qu’ils le faisaient, il les poussait d’un coup de pied dans les flots. Les historiens de Mégare s’élèvent contre cette tradition ; et, attaquant, selon l’expression de Simonide, la longue autorité des temps, ils disent que Sciron ne fut ni un brigand ni un scélérat ; qu’il avait, au contraire, déclaré la guerre aux méchants ; et se montrait le protecteur et l’ami des hommes justes et vertueux. Éaque, ajoutent-ils, passe pour l’homme le plus saint de la Grèce ; Cychréos de Salamine reçoit à Athènes les honneurs divins ; la vertu de Pélée et de Télamon n’est ignorée de personne. Or Sciron fut gendre de Cychréos, beau-père d’Éaque et grand-père de Pélée et de Télamon, nés tous d’Endéis, fille de Sciron et de Chariclo. Est-il vraisemblable que les personnages les plus vertueux se soient alliés au plus méchant des hommes ;